Home
Stories
Traditions
Amanda Lafleur Collection
About
témoignages du passé, tremplins vers l'avenir
clip background
Ronald Cheramie

Interviewee: Roland Cheramie Tape 5019 Interviewer: Sarah Armstead Session 1

Transcriber: Erin Segura Fall 2019


[Begin Tape 5019. Begin Session I.]


SARAH ARMSTEAD: Quoi c’est ton nom ? ROLAND CHERAMIE: Roland Cheramie. ARMSTEAD: Ayoù tu viens ?

CHERAMIE: Je viens de Golden Meadow.


ARMSTEAD: Quoi c’est l’histoire que tu vas me raconter aujourd’hui ?


CHERAMIE: J’ai une histoire de mon père. Quand il était jeune, il avait perdu son job et en même temps, mon grand-père avait empoigné un cancer, so il faulait qu’il amène mon

grand-père à les docteurs et le soigner un peu, ça que ma grand-mère pouvait pas faire. So, il avait perdu son job. On était beaucoup pauvre, même, on restait dans une vieille maison que tu pouvais voler un drapeau dans l’hiver en dedans, dans la maison --

ARMSTEAD: [laughs]


CHERAMIE: … parce qu’il y avait des craques dans les entourages et tout. Mais, il avait 85 (quatre-vingts cinq) sous, un jour. On avait rien à manger et il avait 85 (quatre-vingts cinq) sous qui restaient. Et moi, j’étais le plus vieux dans les quatre, deux frères et une sœur, j’ai. Moi, j’étais le plus vieux, so il m’envoyait au magasin avec les 85 (quatre-vingts cinq) sous. Il m’a dit, “Achète un gâteau et un Coke pour vous-autres partager.” So, j’ai amené même mes deux frères et ma sœur. Ils ont venu avec moi pour le chercher, pour aller l’acheter, les … gâteau et les Cokes. So, on a revenu et j'espérais qu’il partage le gâteau et le Coke en cinq. Il a partagé ça. Il a partagé en quatre, plutôt, et lui, il avait rien à manger et j’ai vu ça. So, j’ai partagé le mien en

[1:34] deux. J’ai donné la moitié et ça que, aussi, qui touche le cœur dans l’histoire, c’est à peu près 15 (quinze) ans après, la femme qu’avait, qu’était au register dans le magasin, elle nous a vus marcher. On était pour marcher [la rue] et on était à sa porte. Elle était après pleurer. J’ai dit à mes frères et ma sœur, j’ai dit, “Il y a quelque chose qui est correct. Elle pleure. Je connais pas pourquoi. Je crois que je vas voir s’il y a de quoi de wrong avec elle.” Et, so, j’ai été taper à la porte et elle a venu. Elle dit, “Non.” Elle dit, “Je vous avais vus marcher et je me rappelle quand t’étais jeune, que t’avais venu acheter le gâteau et le Coke et ça m’a fait gros cœur de vous voir, 15 (quinze) ans après gaillards et tout était bon et vous voir ensemble toujours.” C’est, c’était beaucoup bon, so … elle était une de les plus bonnes histoires pour mon père et j’ai une autre histoire, s’il est bon, pour le rougarou. Tu voudrais que je commence? Aussi, dans le même voisinage, moi et ma cousine étaient après marcher à à peu près neuf heures du soir et on a vu un gros chien qui, qu’a été en arrière d’un chêne. Et le chêne, moi, je dirais, serait 150 (cent cinquante) ans, 200 (deux cent) ans. C’était beaucoup gros. Le chien était se cacher là et tout d’un coup, il part à la course et c’était un homme, tout nu, pas de bêtises. Le monde me croit pas. Quand je dis l’histoire, j’étais à la maison, même. J’étais à la maison. Ils m’ont demandé si j’étais après prendre du dope ou quelque chose, parce que, il y a pas de manière que je pouvais voir ça. Et j’ai dit, “Ouais, ma cousine l’a vu aussi!” [Ils m’ont dit voir] à elle. Et j’y a demandé. Elle a dit, “Ouais, j’ai parti à la course quand j’ai vu l’homme, tu connais ?” Et aussi, pour le rougarou, ma grand-mère a eu une expérience avec le rougarou. Elle avait … elle restait à Leeville. C’était un petit village que, il y a p’us arien qui reste là. Le … l’eau a tout pris là, mais dans un temps que … le village de Leeville, il y avait des champs de bois d’orange, les orangers, des gros farms pour … ça vendait des oranges là. Mais aussi, il y avait assez de terre et de bois

[4:40] que tu peux aller sur cheval, au cheval pour six jours dans les chênes et il y a rien qui reste asteur. Mais, elle avait six ans. Elle était après jouer sur la terre en dehors que la maison qu’ils ont [avé] là, c’était fait en latanier, plus … et … parce que, elle, elle était éné dans 1910 (dix-neuf cent dix) et le chien, le chien à loup que ç’appelle, a venu à la course à elle. Elle était après jouer. Et il l’a regardé et il a parti à la course nord. Même six, pour six ans, sur les chevals [qu’avaient] venus à la course [essayer] la trouver, le chien à loup et ils ont jamais pu le trouver. Mais, ils étaient sur cheval dans les bois essayer de trouver le … mais, il a, le chien à loup avait mordu quelqu’un avant et ça c’est pourquoi ils voulaient essayer de le tuer, mais … et le chien a été à ma grand-mère et [l’homme a fait arien]. Oui.

ARMSTEAD: The Beasts ?


CHERAMIE: Oh, ouais ! So, en parlant des rougaroux … [laughs]


ARMSTEAD: [laughs]


CHERAMIE: J’étais un parti d’un film qui s’appelle Beasts of the Southern Wild qu’était directé par Ben Zeitlin. C’était le directeur. J’ai une histoire de Ben, pour quand c’était … j’écris les chansons. Tu connais ? Joue la musique. Et so, j’ai écrit des, beaucoup de chansons et il y a beaucoup de chansons que j’ai écrit. Il y a des mots, mais ça veut dire quelque chose d’autre. Il y a une autre histoire qu’est cachée dans les mots.

ARMSTEAD: [agrees]


CHERAMIE: Et so j’ai demandé s’il y a une raison que t’as, il y a une raison que t’as écrit cette, ce film comme ça. Il faut … il dit, “Oui.” Il dit, “Mon grand-père était après mourir de cancer et dans, dans l’histoire, il y a des gros, gros animaux qu’est à la course qui, qu’après courser une petite fille dans le … Hushpuppy.

ARMSTEAD: [7:05] [laughs]


CHERAMIE: Son nom est … et elle tourne à les animaux et elle dit qu’ils vont pas m’empoigner. Et il dit, ça, c’était, ça représentait son grand-père était après dire au cancer que “Toi, tu vas pas me tuer.” So, c’était beaucoup bon, aussi. Même, j’étais à un party quand j’ai écrit la chanson “L’eau haute,” ça s’appelle, la chanson que j’ai écrit pour le film. Et on a, on a performé la chanson. On a fait la chanson, mais Lost Bayou Ramblers a fait même le même tune, “La valse de Balfa” qu’ils ont fait dans, dans le film, qu’ils ont usé. So, mais le film était, c’était beaucoup drôle, mais magnifique. Dans … pourquoi c’était … tu demandes pourquoi c’était drôle comme ça. Ça c’est pourquoi.

ARMSTEAD: Merci. En quelle année t’as été éné ? CHERAMIE: Dans 1973 (dix-neuf cent soixante-treize). ARMSTEAD: Ayoù t’as été éné ?

CHERAMIE: Galliano, Louisiana, Our Lady of the Sea General Hospital.


ARMSTEAD: Ayoù t’as été élevé ? CHERAMIE: Golden Meadow. Mais, oui. ARMSTEAD: T’as resté dans d’autres places ?

CHERAMIE: J’ai jamais resté dans d’autres places, tout à Golden Meadow, toute ma vie. J’ai voyagé à d’autres pays à jouer la musique. J’ai resté des mois de temps, mais maison était là. ARMSTEAD: T’as été jusqu’à quel livre à l’école ?

CHERAMIE: J’ai gradué avec un GED et là, j’étais … j’ai eu mon degré, Bachelor’s degree dans business à l’Université à Phoenix.

ARMSTEAD: Dans ta famille … t’as étudié le français à l’école ?

CHERAMIE: [9:15] Non, non. Pas une seconde.


ARMSTEAD: Dans ta famille, ça parlait plus en français ou en anglais quand t’étais petit ? CHERAMIE: Plus le français, parce que ma grand-mère parlait seulement français. On y a montré deux mots en anglais. Je vas pas dire sur le film …

ARMSTEAD: [laughs]


CHERAMIE: … mais, deux mots en anglais, mais elle connaissait seulement français. Mon grand-père parlait l’anglais, [inaudible], mais un peu.

ARMSTEAD: Oui. T’es marié ? CHERAMIE: Non, je suis divorcé. ARMSTEAD: Ta femme parlait français ? CHERAMIE: Elle parlait pas français, non. ARMSTEAD: T’as des enfants ?

CHERAMIE: Non, j’ai pas d’enfants.


ARMSTEAD: Tu travailles toujours ?


CHERAMIE: Non, je travaillais jusqu’à mai. Je vendais des chars à un GM dealership, mais asteur, je joue de la musique pour une vie.

ARMSTEAD: [coughs] Parlez musique.


CHERAMIE: Well, je joue la musique. Comme, j’étais plus bonne heure, je voyageais le pays. Je voyage toujours le pays à jouer la musique, mais plus alentours de Lafayette, Bâton Rouge, Nouvelle-Orléans. Je joue la musique cadienne, zarico, blues sur le violon. Je chante en français, en anglais. Je joue à la guitare un peu, aussi.

ARMSTEAD: J’aime jouer à un instrument.

CHERAMIE: [11:12] Tu joues ?


ARMSTEAD: Non. Love.


CHERAMIE: Oh, si j’aime jouer un instrument ?


ARMSTEAD: [agrees]


CHERAMIE: Oui, oui. Moi, je dis tout le temps ça m’a sauvé la vie de jouer la musique. Je joue beaucoup. Des fois, ça m’a fait rire. Des fois, ça m’a fait pleurer. Et c’est ça qui est bon, que je peux écrire la musique, les mots dans les chansons [en travail] que ça qui se passe dans ma vie ou ça que je vois que quelqu’un d’autre avait se passer. Mais, la musique est bonne. Ouais, c’est

… et comme je dis à beaucoup de monde, à tout le monde, c’est pas juste que j’attends la musique. Je sens la musique du cœur et dans mon âme. Ça fait grand, grand plaisir de … ça me touche, plutôt de juste écouter, juste attendre.

ARMSTEAD: Que joue âge musique ? CHERAMIE: Quand j’ai commencé ? ARMSTEAD: Oui.

CHERAMIE: J’ai commencé à 19 (dix-neuf) ans: novembre le 10 … c’était … allons voir. Non. Ouais. Dix-neuf cent quatre-vingts-quinze, j’ai commencé de jouer la guitare. Non, 1996 (dix-neuf cent quatre-vingts-seize), pas 15 (quinze). Dix-neuf cent quatre-vingts-seize, j’ai commencé sur la guitare. J’ai joué pour un an. Novembre le 11, 1997 (dix-neuf cent

quatre-vingts-sept), j’ai empoigné l’accordéon pour 15 (quinze) minutes. J’ai joué … j’ai appris une chanson simple, “J’ai passé devant ta porte,” ça s’appelle. J’ai commencé ça. J’ai joué simple. Équand j’empoignais le violon, j’ai tombé en amour avec le violon et depuis ça, [j’ai joué] le violon plus. Des fois la guitare, mais …

ARMSTEAD: [13:11] Oui. Merci. Quoi c’était ton travail ?


CHERAMIE: Mon travail était, comme, j’ai commencé mon premier job, c’était … j’avais 15 (quinze) ans, à un magasin. Je [donnais une main] dans un magasin. Mon deuxième job, c’était de fouiller des canals à Port Fourchon pour passer les lignes d’eau et tout. Quand je faisais pas le football, je faisais ça, dans l’été. Et … là, j’étais au … j’ai fait de la radio français, le radio cadien après, quand j’ai fini l’école à Golden Meadow, à une station KLEB. Je faisais le programme en français tous les matins. Là, j’ai vendu, j’ai commencé à vendre des chars dans 2002 (deux mille et deux). J’ai commencé de vendre des chars pour un GM dealership et depuis mai, dans mai … well, j’ai quitté dans 2010 (deux mille et dix). J’ai quitté ce job pour aller, pour voyager le pays, jouer la musique. J’étais back dans 2014 (deux mille et quatorze), back au vendre des chars, et là, je suis back après jouer à la musique.

ARMSTEAD: Aujourd’hui, avec qui tu parles français ?


CHERAMIE: Aujourd’hui, je parle le français avec mes frères, ma sœur, les voisins qui parlent toujours. Il y en a qui parle toujours le français. Et mes deux neveux, qui sont après jouer commencer à parler le français un petit peu.

ARMSTEAD: Combien souvent tu parles français asteur ?


CHERAMIE: Moi, je dirais la moitié de la journée, c’est en français, asteur que [c’est tout je fais], c’est la musique. So, tu connais, c’est … je peux, asteur parler le français plus que à mon job. Et ça, [ça qui est bon], parlant de mon job, aussi, il y a beaucoup de monde qui viendait pour acheter les chars, parce que je parlais le français. C’était bon qu’on pouvait faire les deals en français. Il y a pas beaucoup des places qui peut dire que ça peut faire ça. So, elle était bon, aussi. Mais, la moitié de la journée je parle le français.

ARMSTEAD: [16:10] T’as dehors Louisiana pour musique ?


CHERAMIE: Si j’aime la musique de la Louisiane ?


ARMSTEAD: Visiter dehors musique, like, outside Louisiana ?


CHERAMIE: Oh, oui. Oui, oui, oui. Si je joue la musique en dehors de la Louisiane ?


ARMSTEAD: [agrees]


CHERAMIE: Oui, oui. Même, j’étais à [inaudible]. J’étais à Minnesota, au bord du Canada et Minnesota, un festival cadien qu’ils ont sur … c’était sur une réservation d’Indiens.

ARMSTEAD: [agrees]


CHERAMIE: Là … oui, j’étais à l’Europe, au Canada, Australia. Je jouais à toutes ces places, ouais.

ARMSTEAD: Oui.


CHERAMIE: Et West Virginia, New York, Pennsylvania, West Virginia j’ai dit … Chicago, Texas, Mississippi, la Floride, Georgia, Alabama … j’ai joué à toutes ces places.

ARMSTEAD: [agrees] Quel faire manger --


CHERAMIE: Si moi, je cuis le manger ?


ARMSTEAD: Yeah, cuis le manger. CHERAMIE: J’aime beaucoup cuire, oui. ARMSTEAD: [laughs]

CHERAMIE: J’aime beaucoup cuire. Comme tu peux voir, je suis pas petit, so


ARMSTEAD: [laughs]


CHERAMIE: En parlant de cuire, depuis sept ans, huit ans, je cuis des gombos et des étouffées, parce que, moi, j’étais le plus vieux de la famille.

ARMSTEAD: [17:59] [agrees]


CHERAMIE: Quand ma mère a quitté, il faulait que moi, j’apprends. Et mon père m’a fait une petite bombe, que je pouvais brasser dans la bombe.

ARMSTEAD: [laughs]


CHERAMIE: So, depuis, well, moi, je dis depuis huit ans je cuis. J’aime beaucoup cuire, aussi.

ARMSTEAD: Okay. T’as tes storm stories ?


CHERAMIE: Si j’ai des, oh, ouais! J’ai une bonne, une, beaucoup des histoires des ouragans.

ARMSTEAD: [agrees] Oui.


CHERAMIE: Mon père a eu un prix du président direct, parce que, il a délivré la malle dans l’ouragan Betsy sur un bicycle. Il y avait deux ou trois pieds d’eau et il a délivré la malle quand même, dans l’eau, dans l’ouragan. Et le président de l'Amérique y a donné un prix pour, parce qu’il a fait ça. Et il y a beaucoup, j’ai beaucoup des histoires des ouragans. Même, en parlant des … on a parlé des rougarous, des visions, l’ouragan de 1893 (dix-huit cent

quatre-vingts-treize) sur la Grande Île a passé. Ç’a tué des milles de personnes qui s’a noyé et tout et les bébés étaient dans les bois. Les femmes étaient pendues par les cheveux dans les bois et tout. C’était beaucoup mauvais. On a été, moi, ma sœur et mon cousin, on avait été dans un char ayoù ce que, sur l’Île, et il y a un trailer, un travers que tu pouvais aller avec ton char et on a été. On a ôté la machine et on a resté là. C’était tout tranquille. Tout d’un coup, on a attendu des bébés pleurer, des femmes crier. Et le vent, comme ça pick up, et encore, moi je croyais qu’il y avait de quoi de wrong avec ma tête à moi. Il y avait quelque chose, je suis … c’est moi qui

[20:13] attends ça ? So, j’ai tourné à ma sœur et mon cousin. J’ai dit, “T’attends ? Vous-autres attend ça aussi ?” Eusse dit, “Oui! Let’s get out of here ! Allons !” Et on a parti parce que c’était beaucoup, beaucoup fort, comme … on a empoigné les frissons à force que c’était, on avait peur d’attendre. Tout d’un coup, tout d’un coup le vent s’a calmé un peu et on a pas dit, mais c’était comme l’ouragan, on attendait le monde. C’est … oui.

ARMSTEAD: Votre favorite place à visiter ? CHERAMIE: Moi, je dirais London. London. ARMSTEAD: Votre favorite place en Louisiana ? CHERAMIE: Dans la Louisiane ?

ARMSTEAD: [agrees]


CHERAMIE: Moi, je dirais Nouvelle-Orléans.


ARMSTEAD: [agrees] [laughs]


CHERAMIE: J’ai … l’esprit, l’energie, c’est …


ARMSTEAD: [laughs] CHERAMIE: C’est beaucoup fort. ARMSTEAD: Okay, oui. [laughs] CHERAMIE: L’histoire, aussi.

ARMSTEAD: Yeah, oui. [laughs] Merci. Fini. Yeah.


CHERAMIE: Oui ?


ARMSTEAD: Yeah.


[21:48]

[End Tape 5019. End Session 1.] [Total session time - 21:48]

Interviewee: Roland Cheramie Tape 5019 Interviewer: Sarah Armstead Session 1

Transcriber: Erin Segura Fall 2019


[Begin Tape 5019. Begin Session I.]


SARAH ARMSTEAD: What is your name ? ROLAND CHERAMIE: Roland Cheramie. ARMSTEAD: Where are you from ?

CHERAMIE: I’m from Golden Meadow.


ARMSTEAD: What story are you going to tell me today ?


CHERAMIE: I have a story about my father. When he was young, he lost his job and at the same time, my grandfather contracted cancer, so he had to bring my grandfather to the doctors and take care of him a bit, which my grandmother couldn’t do. So, he lost his job. We were really poor, so poor that we lived in an old house that was so drafty, you could hang a flag inside and it would wave in the air, inside of the house --

ARMSTEAD: [laughs]


CHERAMIE: … because there were cracks in the walls and all that. But, he had 85 cents one day. We didn’t have anything to eat and he had 85 cents left. And I was the oldest of the four, I had two brothers and one sister. I was the oldest, so they sent me to the store with the 85 cents. They told me, “Buy a cake and a Coke for y’all to share.” So, I brought my two brothers and my sister with me. They came with me to go get it, to buy it, the… cake and the Cokes. So, we came back and I waited for all five of us to share the cake and the Coke. He split it up. He split it up into fourths, and he didn’t eat any of it and I saw that. So, I split mine in two. [1:34] I gave the piece and the one that touches the heart of the story, it’s about 15 years after, the woman who

had, who was at the register in a store, she saw us walking. We were walking down the street and we got to her door. She was crying. I said to my brothers and my sisters, “There’s something wrong. She’s crying. I don’t know why. I think I’ll go see if there’s something wrong with her.” And so, I went and knocked on the door and she came. She says, “No.” She says, “I saw y’all walking and it reminded me of when I was young, that you came here to buy cake and Coke and it made my heart swell up seeing y’all, 15 years later and it was so nice to see y’all always together.” It was really nice, so… that was one of the nicest stories about my father and I have another story, if that’s alright, about rougaroux. Would you like me to start? Also, in the same neighborhood, me and my cousin were walking at about 9 pm and we saw a big dog that went behind an oak tree. And the oak tree, I said, must be 150, 200 years old. It was really big. The dog was hiding behind it and all of a sudden, it ran away and there was a completely naked man, no joke. Nobody believes me. When I tell that story, I’m at my house, anyway. I went to my house. They asked me if I was taking drugs or something because there's no way I could’ve seen that. And I said, “Yeah, my cousin saw him too !” They told me to see her. And I asked her. She said, “I ran away when I saw the man, you know ?” And also, on the topic of rougaroux, my grandmother had an experience with one. She had… she was living in Leeville. It was a small town, there’s nothing left there. The… water took over the whole place, but at the time that… the town of Leeville, there were fields of orange trees, big farms for… they used to sell oranges there. But also, there was enough land and forest [4:40] that you could go horseback riding for six days through the oak trees, but tthere is nothing left now. Well, she was six years old. She was playing on the ground outside the house they had there, it was made palmetto … and… because she was born in 1910 and the wolf-dog it’s called, came running at her. She was playing.

And it saw her and it took off running north. For like six years, on the horses that came running trying to find it, the wolf-dog ... they could never find it. But, they were on horseback in the woods trying to find it… but, the wolf-dog had bitten someone before and that’s why they wanted to kill it, but… and the dog went to my grandmother and [the man didn’t do anything]. Yes.

ARMSTEAD: The Beasts ?


CHERAMIE: Oh, yeah ! So, speaking of rougaroux… [laughs]


ARMSTEAD: [laughs]


CHERAMIE: I was a part of the movie called Beasts of the Southern Wild directed by Ben Zeitlin. He was the director. I have a story about Ben when it was… I write songs. You know ? Play music. And so, I wrote lots of songs and there are lots of songs that I wrote. There are words that mean something else though. There’s a story hidden in the words.

ARMSTEAD: [agrees]


CHERAMIE: And so I asked if there’s a reason that you have, if there’s a reason you wrote this film like that. There must… he says, “Yes.” He says, “My grandfather was dying of cancer and in the story, there are really, really big animals running that are chasing after a little girl in the… Hushpuppy.

ARMSTEAD: [7:05] [laughs]


CHERAMIE: Her name is… and she turns around to the animals and she says they’re not going to catch me. And he says, that was, that represented his grandfather telling his cancer, “You’re not going to kill me.” So, it was really good, too. Anyway, I was at a party when I wrote the song called “L’eau haute,” for the movie. And we performed that song. We did the song, but

Lost Bayou Ramblers did the exact same tune, “La valse de Balfa,” that they did in the movie, the one that they used. So the movie was really strange, but beautiful. In … why was it … you asked me why it was strange like that. That’s why.

ARMSTEAD: Thank you. What year were you born ?


CHERAMIE: In 1973.


ARMSTEAD: Where were you born ?


CHERAMIE: Galliano, Louisiana, Our Lady of the Sea General Hospital.


ARMSTEAD: Where were you raised ? CHERAMIE: Golden Meadow. Well, yes. ARMSTEAD: Have you lived anywhere else ?

CHERAMIE: I’ve never lived anywhere else, just in Golden Meadow all my life. I’ve travelled to other countries to play music. I stayed for months sometimes, but home was back in Golden Meadow.

ARMSTEAD: What was the last grade you finished in school ?


CHERAMIE: I got my GED and then, I was… I got my Bachelor’s degree in business from the University of Phoenix.

ARMSTEAD: In your family… did you study French at school ?


CHERAMIE: [9:15] No, no. Not for a second.


ARMSTEAD: Did your family speak French or English more often at home when you were young ?

CHERAMIE: More in French, because my grandmother only spoke French. We taught her two words in English. I’m not going to say them on camera…

ARMSTEAD: [laughs]


CHERAMIE: … but, two words in English, but she only knew French. My grandfather spoke English, [inaudible], but only a little.

ARMSTEAD: Yes. Are you married ?


CHERAMIE: No, I’m divorced. ARMSTEAD: Did you wife speak French? CHERAMIE: She didn’t speak French, no. ARMSTEAD: Do you have kids ?

CHERAMIE: No, I don’t have kids.


ARMSTEAD: Are you still working ?


CHERAMIE: No, I was working until May. I used to sell cars at a GM dealership, but now, I play music for a living.

ARMSTEAD: [coughs] Talk to me about music.


CHERAMIE: Well, I play music. Like, earlier, I was travelling all over the country. I travel all over the country playing music, but mostly around Lafayette, Baton Rouge, New Orleans. I play Cajun music, Zydeco and blues on the violin. I sing in French and in English. I play guitar a bit, as well.

ARMSTEAD: I’d love to play an instrument.


CHERAMIE: [11:12] You play ?


ARMSTEAD: No. Love.


CHERAMIE: Oh, if I like playing an instrument ?


ARMSTEAD: [agrees]

CHERAMIE: Yes, yes. I always say playing music saved my life. I play a lot. Sometimes, it makes me laugh. Sometimes, it makes me cry. And that’s what’s great, that I can write music, song lyrics about what’s happening in my life or things that I see happening to other people.

Well, music is nice. Yeah, it’s… and like I say a lot of the time, to everybody, it’s not just that I hear music. I feel the music in my heart and soul. It’s such a pleasure to … it’s very touching to be able to do more than just listen to muste, more than just hearing it.

ARMSTEAD: At what age were you playing ?


CHERAMIE: When did I start ?


ARMSTEAD: Yes.


CHERAMIE: I started at 19 years old: November 10th… it was… let’s see. No. Yeah. Nineteen ninety-five, I started playing guitar. No, 1996, not 95. Nineteen ninety-six, I started playing guitar. I played for a year. On November 11th, 1997, I got a hold of an accordion for 15 minutes. I played … I learned a simple song called “J’ai passé devant ta porte.” I started with that. I played simply. When I got a violin, I fell in love with it and since then, I’ve been playing more violin. Sometimes guitar, but…

ARMSTEAD: [13:11] Yes. Thank you. What was your job ?


CHERAMIE: My job was, like, I started my first job, it was… I was 15 years old, in a store. I helped out in a store. My second job was digging canals in Port Fourchon to make waterways and all that. When I wasn’t doing football, I was doing that, in the summer. And… then, I was … I did French radio, Cajun radio after I finished school in Golden Meadow, at a KLEB station. I did the French program every morning. Then, I sold, I started selling cars in 2002. I started selling cars for a GM dealership, and in May… well, I quit in 2010. I quit that job

to go travel the country playing music. I went back in 2014, back to selling cars, and then, I went back to playing music.

ARMSTEAD: Nowadays, with whom do you speak French ?


CHERAMIE: Nowadays, I speak French with my brothers, my sister, and the neighbors who still speak it. There are some who still speak French. And my two nephews who are starting to speak French a little bit.

ARMSTEAD: How often do you speak French these days ?


CHERAMIE: I would say that I spend about half of the day in French, now that music is all that I do. So, you know, it’s… now I can speak French more often than I could at my job. And that’s good, speaking of my job, also, there are a lot of people who would come buy cars because I spoke French. It was great that we could make deals in French. There aren’t many places where people can say they can do that. So, that was nice, too. So anyway, I spend about half of my day speaking French.

ARMSTEAD: [16:10] Have you gone places outside of Louisiana for music ?


CHERAMIE: Do I like Louisiana music ?


ARMSTEAD: Visited outside, like, Louisiana, for music ?


CHERAMIE: Oh, yes. Yes, yes, yes. Do I play music outside of Louisiana ?


ARMSTEAD: [agrees]


CHERAMIE: Oh, yes. Yes, yes, yes. Do I play music outside of Louisiana ?


ARMSTEAD: [agrees]


CHERAMIE: Then… yes, I went to Europe, Canada, and Australia. I played all those places, yeah.

ARMSTEAD: Yes.


CHERAMIE: And West Virgnina, New York, Pennsylvania, West Virginia I said… Chicago, Texas, Mississippi, Florida, Georgia, Alabama… I played in all these places.

ARMSTEAD: [agrees] What food --


CHERAMIE: Do I cook food ? ARMSTEAD: Yeah, cook food. CHERAMIE: I love cooking, yes. ARMSTEAD: [laughs]

CHERAMIE: I love cooking. As you can see, I’m not a small guy, so…


ARMSTEAD: [laughs]


CHERAMIE: ESpeaking of cooking, ever since I was 7 or 8 years old, I’ve cooked gumbo and étouffée because I’m the oldest in the family.

ARMSTEAD: [17:59] [agrees]


CHERAMIE: When my mother left, I had to learn. And my father made me a little pot that I could stir.

ARMSTEAD: [laughs]


CHERAMIE: So, since, well, I was eight years old, I’ve been cooking. I love to cook, too.


ARMSTEAD: Okay. Do you have storm stories ?


CHERAMIE: Do I have … oh, yeah ! I have a lot of stories about hurricanes.


ARMSTEAD: [agrees] Yes.


CHERAMIE: My father got an award directly from the president because he delivered mail in Hurricane Betsy on a bicycle. There were two or three feet of water and he delivered the mail

anyway, in the flooding from the hurricane. And the U.S. president gave him an award because he did that. And there are lots, I have lots of hurricane stories. Speaking of… we talked about rougaroux, visions, the hurricane of 1893 on Grand Isle … it killed thousands of people who drowned and there were babies all throughout the woods. The women were hung by their hair all over the woods. It was really awful. We went, my sister and my cousin and I … we went by car where, on the Island, there was a trailer … there was a ferry where you could go in your car, so we went. We turned off the engine and we stayed in the car. It was completely quiet. All of a sudden, we heard babies crying and women shouting. And the wind, like, it picked up, and again, I thought something was wrong with my head. There was something, I’m like … [20:13] am I the only one who hears that? So I turned to my sister and my cousin. I said, “Can y’all hear it ?

Do y’all hear that too ?” They said, “Yes! Let’s get out of here! Let’s go!” And we left because it was really, really loud, like… we got the chills because it was scary, what we were hearing. All of a sudden, the wind calmed down a bit and we didn’t say anything, but it was like the hurricane

… we heard the people who died in it. It was … yeah.


ARMSTEAD: Your favorite place to visit ?


CHERAMIE: I would say London. ARMSTEAD: Your favorite place in Louisiana ? CHERAMIE: In Louisiana ?

ARMSTEAD: [agrees]


CHERAMIE: I would say New Orleans. ARMSTEAD: [agrees] [laughs] CHERAMIE: I … the spirit, the energy, it’s…

ARMSTEAD: [laughs] CHERAMIE: It’s really strong. ARMSTEAD: Okay, yes. [laughs] CHERAMIE: The history, also.

ARMSTEAD: Yeah, yes. [laughs] Thank you. That’s all. Yeah.


CHERAMIE: Yeah ?


ARMSTEAD: Yeah.


[21:48]

[End Tape 5019. End Session 1.] [Total session time - 21:48]