CHERAMIE: J’ai une histoire de mon père. Quand il était jeune, il avait perdu son job et en même temps, mon grand-père avait empoigné un cancer, so il faulait qu’il amène mon
grand-père à les docteurs et le soigner un peu, ça que ma grand-mère pouvait pas faire. So, il avait perdu son job. On était beaucoup pauvre, même, on restait dans une vieille maison que tu pouvais voler un drapeau dans l’hiver en dedans, dans la maison --
CHERAMIE: … parce qu’il y avait des craques dans les entourages et tout. Mais, il avait 85 (quatre-vingts cinq) sous, un jour. On avait rien à manger et il avait 85 (quatre-vingts cinq) sous qui restaient. Et moi, j’étais le plus vieux dans les quatre, deux frères et une sœur, j’ai. Moi, j’étais le plus vieux, so il m’envoyait au magasin avec les 85 (quatre-vingts cinq) sous. Il m’a dit, “Achète un gâteau et un Coke pour vous-autres partager.” So, j’ai amené même mes deux frères et ma sœur. Ils ont venu avec moi pour le chercher, pour aller l’acheter, les … gâteau et les Cokes. So, on a revenu et j'espérais qu’il partage le gâteau et le Coke en cinq. Il a partagé ça. Il a partagé en quatre, plutôt, et lui, il avait rien à manger et j’ai vu ça. So, j’ai partagé le mien en
[1:34] deux. J’ai donné la moitié et ça que, aussi, qui touche le cœur dans l’histoire, c’est à peu près 15 (quinze) ans après, la femme qu’avait, qu’était au register dans le magasin, elle nous a vus marcher. On était pour marcher [la rue] et on était à sa porte. Elle était après pleurer. J’ai dit à mes frères et ma sœur, j’ai dit, “Il y a quelque chose qui est correct. Elle pleure. Je connais pas pourquoi. Je crois que je vas voir s’il y a de quoi de wrong avec elle.” Et, so, j’ai été taper à la porte et elle a venu. Elle dit, “Non.” Elle dit, “Je vous avais vus marcher et je me rappelle quand t’étais jeune, que t’avais venu acheter le gâteau et le Coke et ça m’a fait gros cœur de vous voir, 15 (quinze) ans après gaillards et tout était bon et vous voir ensemble toujours.” C’est, c’était beaucoup bon, so … elle était une de les plus bonnes histoires pour mon père et j’ai une autre histoire, s’il est bon, pour le rougarou. Tu voudrais que je commence? Aussi, dans le même voisinage, moi et ma cousine étaient après marcher à à peu près neuf heures du soir et on a vu un gros chien qui, qu’a été en arrière d’un chêne. Et le chêne, moi, je dirais, serait 150 (cent cinquante) ans, 200 (deux cent) ans. C’était beaucoup gros. Le chien était se cacher là et tout d’un coup, il part à la course et c’était un homme, tout nu, pas de bêtises. Le monde me croit pas. Quand je dis l’histoire, j’étais à la maison, même. J’étais à la maison. Ils m’ont demandé si j’étais après prendre du dope ou quelque chose, parce que, il y a pas de manière que je pouvais voir ça. Et j’ai dit, “Ouais, ma cousine l’a vu aussi!” [Ils m’ont dit voir] à elle. Et j’y a demandé. Elle a dit, “Ouais, j’ai parti à la course quand j’ai vu l’homme, tu connais ?” Et aussi, pour le rougarou, ma grand-mère a eu une expérience avec le rougarou. Elle avait … elle restait à Leeville. C’était un petit village que, il y a p’us arien qui reste là. Le … l’eau a tout pris là, mais dans un temps que … le village de Leeville, il y avait des champs de bois d’orange, les orangers, des gros farms pour … ça vendait des oranges là. Mais aussi, il y avait assez de terre et de bois
CHERAMIE: Oh, ouais ! So, en parlant des rougaroux … [laughs]
CHERAMIE: J’étais un parti d’un film qui s’appelle Beasts of the Southern Wild qu’était directé par Ben Zeitlin. C’était le directeur. J’ai une histoire de Ben, pour quand c’était … j’écris les chansons. Tu connais ? Joue la musique. Et so, j’ai écrit des, beaucoup de chansons et il y a beaucoup de chansons que j’ai écrit. Il y a des mots, mais ça veut dire quelque chose d’autre. Il y a une autre histoire qu’est cachée dans les mots.
CHERAMIE: Et so j’ai demandé s’il y a une raison que t’as, il y a une raison que t’as écrit cette, ce film comme ça. Il faut … il dit, “Oui.” Il dit, “Mon grand-père était après mourir de cancer et dans, dans l’histoire, il y a des gros, gros animaux qu’est à la course qui, qu’après courser une petite fille dans le … Hushpuppy.
CHERAMIE: Son nom est … et elle tourne à les animaux et elle dit qu’ils vont pas m’empoigner. Et il dit, ça, c’était, ça représentait son grand-père était après dire au cancer que “Toi, tu vas pas me tuer.” So, c’était beaucoup bon, aussi. Même, j’étais à un party quand j’ai écrit la chanson “L’eau haute,” ça s’appelle, la chanson que j’ai écrit pour le film. Et on a, on a performé la chanson. On a fait la chanson, mais Lost Bayou Ramblers a fait même le même tune, “La valse de Balfa” qu’ils ont fait dans, dans le film, qu’ils ont usé. So, mais le film était, c’était beaucoup drôle, mais magnifique. Dans … pourquoi c’était … tu demandes pourquoi c’était drôle comme ça. Ça c’est pourquoi.
CHERAMIE: Galliano, Louisiana, Our Lady of the Sea General Hospital.
CHERAMIE: J’ai gradué avec un GED et là, j’étais … j’ai eu mon degré, Bachelor’s degree dans business à l’Université à Phoenix.
CHERAMIE: Non, je travaillais jusqu’à mai. Je vendais des chars à un GM dealership, mais asteur, je joue de la musique pour une vie.
CHERAMIE: Well, je joue la musique. Comme, j’étais plus bonne heure, je voyageais le pays. Je voyage toujours le pays à jouer la musique, mais plus alentours de Lafayette, Bâton Rouge, Nouvelle-Orléans. Je joue la musique cadienne, zarico, blues sur le violon. Je chante en français, en anglais. Je joue à la guitare un peu, aussi.
ARMSTEAD: Non. Love.
… et comme je dis à beaucoup de monde, à tout le monde, c’est pas juste que j’attends la musique. Je sens la musique du cœur et dans mon âme. Ça fait grand, grand plaisir de … ça me touche, plutôt de juste écouter, juste attendre.
quatre-vingts-sept), j’ai empoigné l’accordéon pour 15 (quinze) minutes. J’ai joué … j’ai appris une chanson simple, “J’ai passé devant ta porte,” ça s’appelle. J’ai commencé ça. J’ai joué simple. Équand j’empoignais le violon, j’ai tombé en amour avec le violon et depuis ça, [j’ai joué] le violon plus. Des fois la guitare, mais …
CHERAMIE: Mon travail était, comme, j’ai commencé mon premier job, c’était … j’avais 15 (quinze) ans, à un magasin. Je [donnais une main] dans un magasin. Mon deuxième job, c’était de fouiller des canals à Port Fourchon pour passer les lignes d’eau et tout. Quand je faisais pas le football, je faisais ça, dans l’été. Et … là, j’étais au … j’ai fait de la radio français, le radio cadien après, quand j’ai fini l’école à Golden Meadow, à une station KLEB. Je faisais le programme en français tous les matins. Là, j’ai vendu, j’ai commencé à vendre des chars dans 2002 (deux mille et deux). J’ai commencé de vendre des chars pour un GM dealership et depuis mai, dans mai … well, j’ai quitté dans 2010 (deux mille et dix). J’ai quitté ce job pour aller, pour voyager le pays, jouer la musique. J’étais back dans 2014 (deux mille et quatorze), back au vendre des chars, et là, je suis back après jouer à la musique.
CHERAMIE: Moi, je dirais la moitié de la journée, c’est en français, asteur que [c’est tout je fais], c’est la musique. So, tu connais, c’est … je peux, asteur parler le français plus que à mon job. Et ça, [ça qui est bon], parlant de mon job, aussi, il y a beaucoup de monde qui viendait pour acheter les chars, parce que je parlais le français. C’était bon qu’on pouvait faire les deals en français. Il y a pas beaucoup des places qui peut dire que ça peut faire ça. So, elle était bon, aussi. Mais, la moitié de la journée je parle le français.
ARMSTEAD: [16:10] T’as dehors Louisiana pour musique ?
ARMSTEAD: Visiter dehors musique, like, outside Louisiana ?
CHERAMIE: Là … oui, j’étais à l’Europe, au Canada, Australia. Je jouais à toutes ces places, ouais.
CHERAMIE: Et West Virginia, New York, Pennsylvania, West Virginia j’ai dit … Chicago, Texas, Mississippi, la Floride, Georgia, Alabama … j’ai joué à toutes ces places.
CHERAMIE: J’aime beaucoup cuire. Comme tu peux voir, je suis pas petit, so …
CHERAMIE: So, depuis, well, moi, je dis depuis huit ans je cuis. J’aime beaucoup cuire, aussi.
ARMSTEAD: Okay. T’as tes storm stories ?
quatre-vingts-treize) sur la Grande Île a passé. Ç’a tué des milles de personnes qui s’a noyé et tout et les bébés étaient dans les bois. Les femmes étaient pendues par les cheveux dans les bois et tout. C’était beaucoup mauvais. On a été, moi, ma sœur et mon cousin, on avait été dans un char ayoù ce que, sur l’Île, et il y a un trailer, un travers que tu pouvais aller avec ton char et on a été. On a ôté la machine et on a resté là. C’était tout tranquille. Tout d’un coup, on a attendu des bébés pleurer, des femmes crier. Et le vent, comme ça pick up, et encore, moi je croyais qu’il y avait de quoi de wrong avec ma tête à moi. Il y avait quelque chose, je suis … c’est moi qui
[20:13] attends ça ? So, j’ai tourné à ma sœur et mon cousin. J’ai dit, “T’attends ? Vous-autres attend ça aussi ?” Eusse dit, “Oui! Let’s get out of here ! Allons !” Et on a parti parce que c’était beaucoup, beaucoup fort, comme … on a empoigné les frissons à force que c’était, on avait peur d’attendre. Tout d’un coup, tout d’un coup le vent s’a calmé un peu et on a pas dit, mais c’était comme l’ouragan, on attendait le monde. C’est … oui.
ARMSTEAD: Votre favorite place à visiter ? CHERAMIE: Moi, je dirais London. London. ARMSTEAD: Votre favorite place en Louisiana ? CHERAMIE: Dans la Louisiane ?
ARMSTEAD: Yeah, oui. [laughs] Merci. Fini. Yeah.
had, who was at the register in a store, she saw us walking. We were walking down the street and we got to her door. She was crying. I said to my brothers and my sisters, “There’s something wrong. She’s crying. I don’t know why. I think I’ll go see if there’s something wrong with her.” And so, I went and knocked on the door and she came. She says, “No.” She says, “I saw y’all walking and it reminded me of when I was young, that you came here to buy cake and Coke and it made my heart swell up seeing y’all, 15 years later and it was so nice to see y’all always together.” It was really nice, so… that was one of the nicest stories about my father and I have another story, if that’s alright, about rougaroux. Would you like me to start? Also, in the same neighborhood, me and my cousin were walking at about 9 pm and we saw a big dog that went behind an oak tree. And the oak tree, I said, must be 150, 200 years old. It was really big. The dog was hiding behind it and all of a sudden, it ran away and there was a completely naked man, no joke. Nobody believes me. When I tell that story, I’m at my house, anyway. I went to my house. They asked me if I was taking drugs or something because there's no way I could’ve seen that. And I said, “Yeah, my cousin saw him too !” They told me to see her. And I asked her. She said, “I ran away when I saw the man, you know ?” And also, on the topic of rougaroux, my grandmother had an experience with one. She had… she was living in Leeville. It was a small town, there’s nothing left there. The… water took over the whole place, but at the time that… the town of Leeville, there were fields of orange trees, big farms for… they used to sell oranges there. But also, there was enough land and forest [4:40] that you could go horseback riding for six days through the oak trees, but tthere is nothing left now. Well, she was six years old. She was playing on the ground outside the house they had there, it was made palmetto … and… because she was born in 1910 and the wolf-dog it’s called, came running at her. She was playing.
And it saw her and it took off running north. For like six years, on the horses that came running trying to find it, the wolf-dog ... they could never find it. But, they were on horseback in the woods trying to find it… but, the wolf-dog had bitten someone before and that’s why they wanted to kill it, but… and the dog went to my grandmother and [the man didn’t do anything]. Yes.
CHERAMIE: Oh, yeah ! So, speaking of rougaroux… [laughs]
CHERAMIE: I was a part of the movie called Beasts of the Southern Wild directed by Ben Zeitlin. He was the director. I have a story about Ben when it was… I write songs. You know ? Play music. And so, I wrote lots of songs and there are lots of songs that I wrote. There are words that mean something else though. There’s a story hidden in the words.
CHERAMIE: Her name is… and she turns around to the animals and she says they’re not going to catch me. And he says, that was, that represented his grandfather telling his cancer, “You’re not going to kill me.” So, it was really good, too. Anyway, I was at a party when I wrote the song called “L’eau haute,” for the movie. And we performed that song. We did the song, but
Lost Bayou Ramblers did the exact same tune, “La valse de Balfa,” that they did in the movie, the one that they used. So the movie was really strange, but beautiful. In … why was it … you asked me why it was strange like that. That’s why.
Well, music is nice. Yeah, it’s… and like I say a lot of the time, to everybody, it’s not just that I hear music. I feel the music in my heart and soul. It’s such a pleasure to … it’s very touching to be able to do more than just listen to muste, more than just hearing it.
CHERAMIE: I started at 19 years old: November 10th… it was… let’s see. No. Yeah. Nineteen ninety-five, I started playing guitar. No, 1996, not 95. Nineteen ninety-six, I started playing guitar. I played for a year. On November 11th, 1997, I got a hold of an accordion for 15 minutes. I played … I learned a simple song called “J’ai passé devant ta porte.” I started with that. I played simply. When I got a violin, I fell in love with it and since then, I’ve been playing more violin. Sometimes guitar, but…
to go travel the country playing music. I went back in 2014, back to selling cars, and then, I went back to playing music.
CHERAMIE: ESpeaking of cooking, ever since I was 7 or 8 years old, I’ve cooked gumbo and étouffée because I’m the oldest in the family.
anyway, in the flooding from the hurricane. And the U.S. president gave him an award because he did that. And there are lots, I have lots of hurricane stories. Speaking of… we talked about rougaroux, visions, the hurricane of 1893 on Grand Isle … it killed thousands of people who drowned and there were babies all throughout the woods. The women were hung by their hair all over the woods. It was really awful. We went, my sister and my cousin and I … we went by car where, on the Island, there was a trailer … there was a ferry where you could go in your car, so we went. We turned off the engine and we stayed in the car. It was completely quiet. All of a sudden, we heard babies crying and women shouting. And the wind, like, it picked up, and again, I thought something was wrong with my head. There was something, I’m like … [20:13] am I the only one who hears that? So I turned to my sister and my cousin. I said, “Can y’all hear it ?
Do y’all hear that too ?” They said, “Yes! Let’s get out of here! Let’s go!” And we left because it was really, really loud, like… we got the chills because it was scary, what we were hearing. All of a sudden, the wind calmed down a bit and we didn’t say anything, but it was like the hurricane
… we heard the people who died in it. It was … yeah.