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Barbara Lemoine

Interviewee: Barbara Lemoine Tape #4899 Interviewer: Jordan Gremillion Session 1

Transcriber: Erin Segura Unknown


[Begin Tape #4899. Begin Session I.]


JORDAN GREMILLION: T’es parée à commencer --


BARBARA LEMOINE: Oui.


GREMILLION: … encore? Okay. Qui c’est ton nom ?


LEMOINE: Barbara Escudé LeMoine.


GREMILLION: Okay. Et quel âge t’as ?


LEMOINE: Quarante … oh, ça, c’est pas correcte! Combien ?


UNKNOWN MALE: Quatre-vingts-neuf.


LEMOINE: Quatre-vingts-neuf. GREMILLION: [laughs] UNKNOWN MALE: [laughs] GREMILLION: Et d’ayoù tu viens?

LEMOINE: Je viens de Mansura. J’étais énée ici janvier le premier, 1930 (dix-neuf trente). GREMILLION: Et [tu restes] ici, asteur, aussi. Et tu parlais français louisianais toute ta vie?

LEMOINE: Oh, je comprends depuis le début, j’étais petite. Ouais, je peux parler.


GREMILLION: Okay.


LEMOINE: Ou je peux me débattre avec ça.


GREMILLION: Okay.


UNKNOWN MALE: [laughs]

LEMOINE: [laughs]


GREMILLION: [0:47] Et t’as étudié le français à l’école aussi?


LEMOINE: Oui. J’ai pris un an à Saint-Vincent à Shreveport.


GREMILLION: Okay. Et tu parles le français souvent asteur?


LEMOINE: Non. Il y a pas beaucoup du monde qui parle français. Ils aiment pas ça et c’est pas une bonne chose. On va perdre ça si … comment on parle, nous-autres, on va perdre ça parce que il y a pas beaucoup de monde qui parle français.

GREMILLION: [agrees] LEMOINE: Ils veulent pas. GREMILLION: Ouais.

LEMOINE: C’est pas high class. [laughs] UNKNOWN MALE: [laughs] GREMILLION: [laughs]

LEMOINE: C’est pas correcte?


UNKNOWN MALE: [agrees]


GREMILLION: Et dis-moi pour ta famille quand t’étais une jeune fille et ta vie dans la campagne.

LEMOINE: Well, Mame et Pape, Joe et Blanche et mon frère Junior et ma sœur Jocelyn et moi, on restait sur le Cottonport Road et dans 1934 (dix-neuf cent trente-quatre), on a déménagé ici et son office était là. Quand il a vu ça, ils sont … toute l’affaire était là. Et il était un cotton buyer pour Anderson, Clayton en Ville. Et il y avait beaucoup de monde qui achetait du coton pour lui. Mais, sa première affaire, c’était undertaker à un funeral home et Junior aussi.

GREMILLION: Okay. Et dis-moi comment ton père a commencé son biznisse. LEMOINE: [2:27] Well, quand c’était l’année … beaucoup des années passées, c’était lui qui allait, il baignait le mort et l’habillait et arrangeait ses cheveux et tout ça et les mettre comment ils étaient supposés être pour un wake. Mais le monde disait, “Joe, va prendre ton école. Va prendre ton école.” Mais, il avait deux petits et une femme, ça fait … [mais, il a pas … t’aurais pas longtemps pour là ayoù il va aller] mais dans 1926 (dix-neuf cent vingt-six), il a été à Dallas et il a pris son école. Et il a revenu dans 27 et là, il a ouvert sa home business dans 1928. GREMILLION: Okay. Merci. Et dis-moi une histoire pour la haute de 27 (vingt-sept), s’il vous plaît.

LEMOINE: Well, il y avait beaucoup des hommes qu’est venu de tout partout pour aider à fouiller la grande école. Et il y avait … Mansura, c’était high. Ils appelaient ça “la prairie” parce que, on était haut, Mansura. Et en bas, c’était tout flooded. Il y a du monde qu’est venu et ils ont resté dans l'hôtel. On a un hôtel droite là-là, qui s’appelle The Drummer’s Hotel. C’est c’est une autre histoire. Il y a deux hommes qu’est venu, un papa et son gendre. Et la femme est venue, sa fille est venue. Elle a resté à l'hôtel et eux-autres, ils étaient après travailler. La femme était enceinte et son petit bébé est éné, mais il est mort. C’était un petit garçon. Et Pape et Junior l’enterraient à Mansura dans St. Paul Cemetery. À peu près trois ou quatre jours après le petit bébé est mort, la femme est morte, la maman. Et ils avaient pour aller dans le cimetière. C’était pas comme ils [... ça c’est] asteur avec des lanternes et des flashlight pour chercher la place pour le petit bébé était pour eux-autres mettre la femme avec.

GREMILLION: [agrees]

LEMOINE: Là, le Drummer’s Hotel a beaucoup des histoires. Et il y a une femme qu’est après essayer de réparer, mais je connais pas si elle va le faire. Il y a beaucoup, beaucoup de [5:05] Drummer [qu’est venu] [inaudible]. C’est pour ça qu’ils appellent ça le Drummer. Les Drummer venaient. Ils ont acheté … ils prendaient des ordres pour tout le monde, les grocery stores et tout ça. Et eux-autres, ils [attelaient] les gros truck [qui] venaient pour apporter tout ça. Ça fait, c’est ça qui fait ils appellent ça The Drummer’s Hotel.

GREMILLION: Okay. Et dis-moi pour les charivaris.


LEMOINE: Charivari! Oh, boy. Il y a du monde qui aimait ça et ils allaient à tous les charivaris eusse connaît. La dernière charivari que connaît pour, ils sont toujours en vie, là, à Mansura. Et ils ont mis ça au television. Il était beaucoup --

GREMILLION: [laughs]


LEMOINE: [... qui le voyait]. Et ils venaient ... tout le monde venait. “Charivari!” “Pour qui?” “Pour [John V!]” Et [laughs] si tu donnais quelque chose pour boire et pour manger, ça, c’était fini. Mais si tu faisais pas ça, tous les soirs, ils venaient et là, il y a plusieurs mondes qu’est venu tous les soirs. La gang [s’en venait] beaucoup vite et beaucoup gros. Ça fait, la meilleure chose [pour faire], c’était [faire le] même jour, premier. [laughs]

GREMILLION: C’est drôle.


LEMOINE: “Charivari!”


GREMILLION: Et dis-moi pour les boucheries.


LEMOINE: Oh, les boucheries, c’était beaucoup de l’ouvrage si tu faisais ça, toi, tout seul. Mais, dans les vieux temps, tu faisais boucherie et tous tes voisins venaient et ça aidait. Et là, ils divisaient toute la viande et everything. Et ils perdaient pas, pas rien.

GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: [7:03] [laughs] Juste le [makes squealing noise] à le cochon. Ça, c’est tout. Et ils faisaient quelque chose avec everything, toutes les parts étaient faites. Tu prends, peut-être des petits pains de toilette, des [gangs], saucisses --

UNKNOWN MALE: Grillades.


LEMOINE: … blancs et noirs … blancs et noirs.


UNKNOWN MALE: Boudin.


LEMOINE: Qui?


UNKNOWN MALE: Boudin.


LEMOINE: Boudin! Oh, yeah. Ils mangeaient tout. [laughs]


GREMILLION: [laughs]


UNKNOWN MALE: Andouille? LEMOINE: Oh, oui! Andouille, oui. Yes, sir. GREMILLION: C’était bon?

LEMOINE: Beaucoup bon! GREMILLION: [laughs] LEMOINE: Beaucoup, beaucoup bon!

GREMILLION: J’ai faim. [laughs] Qui sont des expressions que ça use dans les Avoyelles?

LEMOINE: Well, “Tonnerre m’écrase.”


GREMILLION: [agrees]

LEMOINE: À Saint-Vincent, j’avais un teacher qui nous a donné deux manières de jurer.


UNKNOWN MALE: [laughs]


GREMILLION: Et --


LEMOINE: [8:24] Et … mais, mes deux … mes deux commencent. Topinambour! Si tu dis, “Topinambour! Topinambour! Topinambour!,” tout ça t’as dit, c’est “ground artichoke.” UNKNOWN MALE: [laughs]

GREMILLION: Et qui t’a dit avant? Avant le vidéo?


LEMOINE: [Ramtien]. GREMILLION: T’as oublié? LEMOINE: Qui?

UNKNOWN MALE: [Ramtien].


LEMOINE: Oh!


GREMILLION: [disagrees]


LEMOINE: [Ramtien].


GREMILLION: Avant [ramtien]. T’as dit ça. C’est une expression.


UNKNOWN MALE: [inaudible] GREMILLION: [disagrees] Avant ça. T’as … LEMOINE: Lâche pas la patate?

GREMILLION: Avant ça. [laughs] Anyways. LEMOINE: [Il a passé. T’après rire]. [laughs] GREMILLION: Je vas penser. Okay.

UNKNOWN MALE: Oh. Mêler les [blandures], aussi, d’une bataille?

LEMOINE: Non, j’ai pas connu … ça, je connais pas.


UNKNOWN MALE: Quand quelqu'un attrapait un coup de poing, c’était … ils appelaient ça, “mêler les [blandures].”

LEMOINE: [9:33] [crosstalk]


GREMILLION: T’as dit quelque chose --


LEMOINE: Sac à papier? Ça, c’est l’autre. Tu dis ça vite et faché, “Sac à papier! Sac à papier! Sac à papier!” T’as juste “brown paper bag.”

GREMILLION: Okay. Et … let’s see … quels mangers cadiens ou créoles vous-autres cuit et mange?

LEMOINE: Comment faire riz?


GREMILLION: Quel manger cadien ou créole vous-autres cuit et mange?


LEMOINE: Ça --


GREMILLION: Fricassée? Comme ça. Boudin?


LEMOINE: Comment … moi, je connais pas. Comment on fait ça différent?


UNKNOWN MALE: Non?


LEMOINE: Comment … dis ça encore?


GREMILLION: Quel manger cadien ou créole vous-autres cuit et mange? Ça fait, fricassée de reintier de cochon --

LEMOINE: Oui, reintier de cochon --


UNKNOWN MALE: [Fried fish]. GREMILLION: … quelque chose comme ça. LEMOINE: Le reintier de cochon.

UNKNOWN MALE: Une fricassée de reintier de cochon. LEMOINE: Oui. Et tu faisais … t’as pris le reintier -- GREMILLION: [agrees]

LEMOINE: [10:53] … et tu faisais ça … du gombo, du jambalaya, la soupe maigre.


GREMILLION: Qui c’est ça?


UNKNOWN MALE: Ça, c’est --


LEMOINE: Quelqu’un … qui est maigre? Maigre.


GREMILLION: That’s “skinny.”


LEMOINE: Skinny.


GREMILLION: All right.


LEMOINE: Okay. Dans les vieux temps, tu mangeais pas de la viande en vendredi.


UNKNOWN MALE: [laughs]


LEMOINE: [laughs] Ça fait, Mame faisait une soupe, une soupe maigre. C’était des


vegetables et tout ça -- GREMILLION: [agrees] LEMOINE: … comme il faut. GREMILLION: Okay.

LEMOINE: Mais, elle ajoutait des œufs.


GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: Et tu [prépares] ça-là pendant c’est après cuire. Et ça, c’est une soupe maigre.


GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: Skinny soup.

GREMILLION: Tu manges patates douces --


LEMOINE: Oh, oui!


GREMILLION: … dedans ton gombo?


LEMOINE: [11:44] Oh, oui! Moi, je suis pas paresseuse. Je bake à peu près 12 (douze) patates dans le four.

GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: Je peel. Je mets ça dans un bol et je mets mon beurre et mon sucre et mon


honey.


GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: Honey et mon cinnamon et je mets ça [dans un paper bag.]. Là, c’est tout fini. C’est ready pour moi manger.

GREMILLION: Okay. Et --


LEMOINE: Mon garçon dit c’est beaucoup bon pour mon manger.


UNKNOWN MALE: [laughs]


GREMILLION: Qui vous faisez pour le plaisir quand vous étiez petits?


LEMOINE: Qui on faisait pour qui?


GREMILLION: Faisait pour plaisir.


LEMOINE: Okay. Well, je vas te dire une petite histoire des années passées. Tu te rappelles de Long Bridge?

UNKNOWN MALE: [agrees]


LEMOINE: On est haut.


GREMILLION: [agrees]

LEMOINE: Et tu basses pour aller à [inaudible] et Moreauville et Cottonport et tout ça. Il y avait un bridge. Comment tu dis ça?

UNKNOWN MALE: Un pont.


LEMOINE: [12:46] Un pont, un pont tout long. C’est à peu près un mille ou plus un mille. C’était des board du bois.

GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: Mon papa et ses amis avaient pas de TV, pas rien pour voir. Ça fait, un dimanche après-midi, ils avaient du High Life. Tu peux pas trouver ça asteur. Et ça misait du High Life, Miller High Life sur des chevaux.

UNKNOWN MALE: [laughs]


LEMOINE: Et là, ça courait sur le pont. Ça faisait beaucoup de train et les jeunes hommes riaient et ça, c’était leur plaisir de l’après-midi. Ça, c’était dans les années passées.

UNKNOWN MALE: Je me rappelle du High Life, dedans [crosstalk]


LEMOINE: Oh, oui!


UNKNOWN MALE: Oui.


LEMOINE: Oui, oui. Beaucoup, beaucoup. Ils usaient ça beaucoup. Eux-autres --


GREMILLION: High Life, c’est -- LEMOINE: … quand moi, j’étais petite? GREMILLION: [agrees]

LEMOINE: J’avais une cousine qui s’appelait Daphne. Elle reste à Bâton Rouge.


UNKNOWN MALE: Oui, mais elle est la femme à Milton?


LEMOINE: Qui?

UNKNOWN MALE: La femme à Milton Chatelain?


LEMOINE: Correcte.


UNKNOWN MALE: Oui.


LEMOINE: [13:59] On faisait des mud pie, mais nous-autres, on faisait beaucoup des bons


mud pie. On allait dans poulailler --


GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: … et on volait deux œufs et là, on trouvait une vache et on tirait la vache pour du lait et on mettait ça dans notre mud pie. Ça, c’était beaucoup des bons mud pies.

UNKNOWN MALE: [laughs]


GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: [laughs] Oh, je me rappelle beaucoup bien de ça! [laughs]


UNKNOWN MALE: [laughs]


GREMILLION: Et si tu veux, dis-moi deux histoires en français de ta vie ou de ta famille, quelque chose, you know, peut-être trois, quelque chose.

LEMOINE: Oh, quand mon neveu Gaon était un petit bébé --


GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: … on restait tous là-là. Ça, c’était tout un clos. Papa a fait des ramps pour changer l’huile il avait dans le char. J’avais Gaon dans mes mains. Moi, j’avais à peu près huit ans et j’étais après marcher dans le clos. Je me mettais droite là et je m’ai fait … j’étais malade. Ça fait, je l’ai mis sur la terre et j’ai pass out.

GREMILLION: [agrees]

LEMOINE: [15:30] So, un homme qu’est après venir là-là sur un cheval, il a vu les deux qu’étaient “morts” --

UNKNOWN MALE: [laughs]


LEMOINE: … et eusse a couru [laughs] à l’office et il dit à Pape, “Il y a deux personne qu’est morts dans ton clos! Viens voir! Viens voir!”

GREMILLION: [laughs]


UNKNOWN MALE: [laughs]


LEMOINE: Ça fait, ils ont tout couru et c’était moi et Gaon.


GREMILLION: [laughs]


UNKNOWN MALE: [laughs] [inaudible]


LEMOINE: Ira, son frère dit [laughs] … son frère dit que c’est ça qui fait, il est comme ça. Je l’avais échappé sur sa tête. Ça fait, c’est ça qui fait [telephone rings] --

GREMILLION: Okay.


LEMOINE: [Mon filleul].


GREMILLION: Peut-être tu peux me dire pour Madame Taylor.


LEMOINE: Madame qui? GREMILLION: Madame Taylor. LEMOINE: Oh!

GREMILLION: Et --


LEMOINE: Addis. GREMILLION: Addis. LEMOINE: Oh!

GREMILLION: [16:29] Et le --


LEMOINE: Ça, c’était une bonne femme. Et elle --


GREMILLION: Et le bathtub. [laughs]


LEMOINE: Elle connaissait tout le monde et elle appelait un soir et charrait et elle disait des nouvelles et toi, tu connaissais quelque chose, tu lui dis … oh, j’aimais beaucoup Addis! Beaucoup, beaucoup, beaucoup. Mais son … tu veux que je te raconte son histoire? [laughs] UNKNOWN MALE: [laughs]

LEMOINE: Elle était après se baigner un soir. C’était dans l’hiver. Et son petit stool a cassé et il y a un morceau qui l’a passé droite là et elle pouvait pas sortir de la tub. Ça fait, elle a resté là. Elle tournait l’eau en chaud pour elle se [réveiller]. Le lendemain, Jacques a appelé, mais elle réponds pas. Ça fait, il croyait elle était dans [son course], so il a attendu. Il a attendu jusqu’à à peu près dix heures et demie. Et là, il a été voir et il l’a trouvée dans sa … le bathtub.

GREMILLION: [laughs]


LEMOINE: Pauvre Miss Addis. Elle était … ça, c’était un story on a tous ri après, après c’était fini. Mais ça, c’était une bonne femme. Oh! Elle cuisait beaucoup et elle donnait du manger.

GREMILLION: Merci pour l’interview. On est fini.


UNKNOWN MALE: Il y a quelques --


[17:55]

End Tape #4899. End Session 1.] [Total session time - 17:55]

Interviewee: Barbara Lemoine Tape #4899 Interviewer: Jordan Gremillion Session 1

Transcriber: Erin Segura Unknown


[Begin Tape #4899. Begin Session I.]


JORDAN GREMILLION: Are you ready to start --


BARBARA LEMOINE: Yes.


GREMILLION: … yet? Okay. What is your name ?


LEMOINE: Barbara Escudé LeMoine. GREMILLION: Okay. And how old are you ? LEMOINE: Quarante … oh, that’s not right! How old ? UNKNOWN MALE: Quatre-vingts-neuf. Eighty-nine. LEMOINE: Eighty-nine.

GREMILLION: [laughs]


UNKNOWN MALE: [laughs]


GREMILLION: And where are you from?


LEMOINE: I’m from Mansura. I was born in Mansura on January 1st, 1930. GREMILLION: And you live here these days, also. And you have spoken Louisiana French all your life?

LEMOINE: Oh, I’ve understood it from the start, when I was young. Yeah, I can speak it.


GREMILLION: Okay.


LEMOINE: Or I can get by in it.


GREMILLION: Okay.


UNKNOWN MALE: [laughs]

LEMOINE: [laughs]


GREMILLION: [0:47] And you studied French at school as well ?


LEMOINE: Yes. I took a year at St Vincent in Shreveport.


GREMILLION: Okay. And do you speak French often these days ?


LEMOINE: No. There are not a lot of people who speak French. They don’t like it and it’s not a good thing. We are going to lose it if… how you say, we are going to lose it because there are not a lot of people who speak French.

GREMILLION: [agrees] LEMOINE: They don’t want to GREMILLION: Yeah.

LEMOINE: It isn’t high class. [laughs] UNKNOWN MALE: [laughs] GREMILLION: [laughs]

LEMOINE: It’s true, isn’t it ?


UNKNOWN MALE: [agrees]


GREMILLION: And tell me about your family when you were a little girl and your life in the countryside.

LEMOINE: Well, Mom and Dad, Joe and Blanche and my brother Junior and my sister Jocelyn and me, we lived on Cottonport Road and in 1934, we moved here and his office was here. When he saw that, they are… the whole thing was there. And he was a cotton buyer for Anderson, Clayton in New Orleans. And there were a lot of people who bought cotton from him. But, his first job, he was an undertaker at a funeral home, and Junior, too.

GREMILLION: Okay. And tell me how your father started his business.


LEMOINE: [2:27] Well, when it was the year… a lot of years passed, he was the one who went, he bathed the dead and dressed them and fixed their hair and all that and put them how they were supposed to be for a wake. But people said, “Joe, go get an education. Go get your education.” But, he had two kids and a wife, so… [but, he doesn’t have… you didn’t have much time then to go to school] but in 1926, he was in Dallas and he got his education. And he came back in 27 and then, he opened his home business in 1928.

GREMILLION: Okay. Thank you. And tell me a story about the 1927 flood, please. LEMOINE: Well, there were a lot of men who came from all over to help dig to build the big school. And there was… Mansura, that was high up. They called that “the meadow” because we were elevated in Mansura. And the lower ground, it was all flooded. There were people who came and stayed in the hotel. We had this hotel right here which was called The Drummer’s Hotel. That’s another story. There were two men who came, a father and his son-in-law. And the woman came, his daughter came. She stayed at the hotel and they were working. The woman was pregnant and her little baby was born, but he died. It was a little boy. And Papa and Junior buried him at Mansura in St. Paul Cemetery. About three or four days after the little baby died, the woman died, the mama. And they had to go to the cemetery. It wasn’t like how they do now, with lanterns and flashlights to search for the little baby to put its mother next to it.

GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: Then, Drummer’s Hotel has a lot of stories. And there is a woman who is trying to repair the place, but I don’t know if she’s going to do it. There is a lot [that happened] to Drummer [inaudible]. That’s why they call it the Drummer. The Drummers came. They

bought… they took orders from everyone, the grocery stores and all that. And they hitched the big trucks [that] came to bring all that. So, that’s why they call it The Drummer’s Hotel.

GREMILLION: Okay. And tell me about the charivaris.


LEMOINE: Charivari ! Oh, boy. There are a lot of people who liked those and they went to all the charivaris they knew about. The last charivari that I know of, the couple is still living in Mansura. And they put it on television. It was really --

GREMILLION: [laughs]


LEMOINE: [... who saw it]. And they came… everyone came. “Charivari !” “Pour qui ?” “Pour [John V!]” And [laughs] if you gave something to drink and to eat, that was it. But if you didn’t do that, they’d keep coming back, with more and more people. They would come fast, with a lot of people. So, the best thing to do was to give in on the first day. [laughs] GREMILLION: That’s funny.

LEMOINE: Charivari !”


GREMILLION: And tell me about the boucheries.


LEMOINE: Oh, boucheries, it was a lot of work if you did that alone. But, in the old days, you did a boucherie and your neighbors came and helped. And then, they shared all the meat and everything. And they didn’t lose anything.

GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: [7:03] [laughs] Just the [makes squealing noise] the pig. That’s it. And they made something with everything, all the parts were used. You take, maybe some little pains de toilette (pork sausage patties), some [inaudible], sausages --

UNKNOWN MALE: Grillades.

LEMOINE: boudin blanc and blood boudin.


UNKNOWN MALE: Boudin.


LEMOINE: What ?


UNKNOWN MALE: Boudin.


LEMOINE: Boudin! Oh, yeah. They ate everything. [laughs]


GREMILLION: [laughs]


UNKNOWN MALE: Andouille ? LEMOINE: Oh, yes! Andouille, yes. Yes, sir. GREMILLION: Was it good ?

LEMOINE: Really good ! GREMILLION: [laughs] LEMOINE: Really, really good !

GREMILLION: I’m hungry. [laughs] What are some expressions that they use in the Avoyelles.

LEMOINE: Well, “Tonnerre m’écrase” -- “thunder strike me down.”


GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: At St Vincent, I had a teacher who gave us two ways of swearing.


UNKNOWN MALE: [laughs]


GREMILLION: And --


LEMOINE: [8:24] And… but, my two… my two start. Topinambour ! If you say, “Topinambour ! Topinambour ! Topinambour !,” all you’re saying is “ground artichoke.” UNKNOWN MALE: [laughs]

GREMILLION: And what did you say before? Before the video ?


LEMOINE: [Ramtien]. GREMILLION: Did you forget ? LEMOINE: What ?

UNKNOWN MALE: [Ramtien].


LEMOINE: Oh !


GREMILLION: [disagrees]


LEMOINE: [Ramtien].


GREMILLION: Before [ramtien]. You said that. That’s an expression.


UNKNOWN MALE: [inaudible]


GREMILLION: [disagrees] Before that. You had... LEMOINE: Lâche pas la patate ?” -- “don’t drop the potato ?” GREMILLION: Before that. [laughs] Anyways.

LEMOINE: You’re laughing. [laughs]


GREMILLION: I’m going to think. Okay.


UNKNOWN MALE: Oh. “Mêler les [blandures] d’une bataille” ?


LEMOINE: No, I didn’t know… I don’t know that.


UNKNOWN MALE: When someone got punched, it was… they called it, “mêler les


[blandures].”


LEMOINE: [9:33] [crosstalk]


GREMILLION: You said something --

LEMOINE: Paper bag? That’s the other one. You say that fast and angry, “Sac à papier! Sac à papier! Sac à papier!” You’re just saying “brown paper bag.”

GREMILLION: Okay. What kinds of Cajun or Creole foods do y’all cook and eat ?


LEMOINE: How to make rice?


GREMILLION: What Cajun and Creole foods do y’all cook and eat ?


LEMOINE: That --


GREMILLION: Fricassée? Like that. Boudin ?


LEMOINE: How… I don’t know. How do we make them differently ?


UNKNOWN MALE: No ?


LEMOINE: How… say that again ?


GREMILLION: What Cajun and Creole foods did y’all cook and eat? Like, backbone stew --

LEMOINE: Yes, backstrap -- UNKNOWN MALE: [Fried fish]. GREMILLION: … something like that. LEMOINE: Backstrap.

UNKNOWN MALE: A backbone stew.


LEMOINE: Yes. And you made… you took the backbone --


GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: [10:53] … and you made that… gumbo, jambalaya, broth -- la soupe maigre.


GREMILLION: What’s that?


UNKNOWN MALE: That is --

LEMOINE: Someone… who is skinny? Maigre.


GREMILLION: That’s “skinny.”


LEMOINE: Skinny.


GREMILLION: All right.


LEMOINE: Okay. In the old days, you didn’t eat meat on Friday.


UNKNOWN MALE: [laughs]


LEMOINE: [laughs] So, Mom made a soup -- une soupe maigre. It had vegetables and all that --

GREMILLION: [agrees] LEMOINE: … just right. GREMILLION: Okay.

LEMOINE: But, she added eggs.


GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: And you [prepare] that while it’s cooking. And that’s a soupe maigre.


GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: Skinny soup. GREMILLION: You eat sweet potatoes -- LEMOINE: Oh, yes!

GREMILLION: … in your gumbo?


LEMOINE: [11:44] Oh, yes! I’m not lazy. I bake about 12 potatoes in the oven.


GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: I peel. I put them in a bowl and I put my butter and my sugar and my honey.

GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: Honey and my cinnamon and I put that [in a paper bag]. Then, it’s all done. It’s ready for me to eat.

GREMILLION: Okay. And --


LEMOINE: My boy says it’s really good to eat.


UNKNOWN MALE: [laughs]


GREMILLION: What did you do for fun when you were little ?


LEMOINE: What did we do for what ?


GREMILLION: Do for fun.


LEMOINE: Okay. Well, I’ll tell you a little story from back in the day. Do you remember Long Bridge ?

UNKNOWN MALE: [agrees]


LEMOINE: We’re up high.


GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: And you go down to get to [inaudible] and Moreauville and Cottonport and all that. There was a bridge. How do you say that?

UNKNOWN MALE: Un pont.


LEMOINE: [12:46] A bridge, a really long bridge. It’s about one mile or more than a mile. It was made of wooden boards.

GREMILLION: [agrees]

LEMOINE: My papa and his friends did not have TV, or nothing to watch. So, one Sunday afternoon, they had some High Life. You can’t find that these days. And they poured some Miller High Life on their hair.

UNKNOWN MALE: [laughs]


LEMOINE: And then, they ran on the bridge. They made a lot of noise and the young men laughed and that was their afternoon fun. That was years ago.

UNKNOWN MALE: I remember High Life, in [crosstalk]


LEMOINE: Oh, yes !


UNKNOWN MALE: Yes.


LEMOINE: Yes, yes. Lots, lots. They drank that a lot. They --


GREMILLION: High Life is -- LEMOINE: … when I was little? GREMILLION: [agrees]

LEMOINE: I had a cousin named Daphne. She lives in Baton Rouge.


UNKNOWN MALE: Yes, but is she Milton’s wife ?


LEMOINE: Who ?


UNKNOWN MALE: Milton Chatelain’s wife ?


LEMOINE: Correct.


UNKNOWN MALE: Yes.


LEMOINE: [13:59] We made mud pies -- a lot of them ! We went in the chicken coop --


GREMILLION: [agrees]

LEMOINE: … and we stole two eggs and then we found and milked a cow and put it in our mud pie. There were a lot of mud pies.

UNKNOWN MALE: [laughs]


GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: [laughs] Oh, I remember that really well! [laughs]


UNKNOWN MALE: [laughs]


GREMILLION: And if you want, tell me two stories in French about your life or your family, something, you know, maybe three.

LEMOINE: Oh, when my nephew Gaon was a little baby --


GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: … we all live right there. There was a field. Papa built some ramps so that he could change the oil in the car. I was holding Gaon. I was about eight years old and I was walking in the field. I was standing there and I had ... I was sick. So, I put him on the ground and I passed out.

GREMILLION: [agrees]


LEMOINE: [15:30] So, a man was coming there on a horse, he saw two “dead” bodies --


UNKNOWN MALE: [laughs]


LEMOINE: … and they ran [laughs] to the office and he said to Papa, “There are two dead people in your field! Come see! Come see!”

GREMILLION: [laughs]


UNKNOWN MALE: [laughs]


LEMOINE: So, they all ran and it was me and Gaon.

GREMILLION: [laughs]


UNKNOWN MALE: [laughs] [inaudible]


LEMOINE: Ira, his brother says [laughs]... his brother says the reason he’s the way he is -- I had dropped him on his head. So, that’s why [telephone rings] --

GREMILLION: Okay.


LEMOINE: [My godson].


GREMILLION: Maybe you can tell me about Mrs. Taylor.


LEMOINE: Mrs. who? GREMILLION: Mrs. Taylor. LEMOINE: Oh!

GREMILLION: And --


LEMOINE: Addis. GREMILLION: Addis. LEMOINE: Oh!

GREMILLION: [16:29] And the --


LEMOINE: She was a good woman. And she --


GREMILLION: And the bathtub. [laughs]


LEMOINE: She knew everyone and she called one night to chat, and she was telling us the latest, and you know… oh, I really liked Addis! Really, really, really. But her… you want me to tell you her story ? [laughs]

UNKNOWN MALE: [laughs]

LEMOINE: She was bathing one evening. It was in the Winter. And her little stool broke and there was a piece that was right there and she couldn’t get out of the tub. So she stayed there. She turned on the hot water to wake herself up. The next day, Jacques called, but she didn’t answer. So, he thought maybe she was running errands, so he waited. He waited until about 10:30. And then, he went in to go see and he found her in her … in the bathtub.

GREMILLION: [laughs]


LEMOINE: Poor Miss Addis. She was… that was a story we all laughed at after it was done. But she was a good woman. Oh! She used to cook a lot and gave out food.

GREMILLION: Thank you for the interview. We’re done.


UNKNOWN MALE: There are a few --


[17:55]

End Tape #4899. End Session 1.] [Total session time - 17:55]