RICHARD ST. PIERRE: Il y avait un tas de l’ouvrage. On travaillait tous les jours. On a resté avec ma grand-mère, la mame à mon père, jusqu’à j’étais 12 (douze) ans. Et on avait une cuisine, une galerie, deux chambres à coucher et en galerie [en dehors], pas de chambre à bain. On avait pour aller dehors. Ç’appelle ça un out house. [laughs]
ST. PIERRE: Et il n’y avait pas de aircondition. Dans 1900 (dix-neuf cent) … j’étais éné dans 1943 (dix-neuf cent quarante-trois). En 1948 (dix-neuf cent quarante-quit), ils ont acheté le premier télévision. Et c’était pas en couleur. C’était … le portrait était noir et il y avait trois
stations, deux en New Orleans … en Ville. On appelait New Orleans “en Ville” et un à Bâton [1:36] Rouge. Et c’était pas toute la nuit. À 11 (onze) heures le soir, c’était … il n’y a pas de television. Et … mais, peut-être … et ça jouait le Star Spangled Banner pour quitter. Et le matin, à peut-être six heures, ça jouait le Star Spangled Banner sur toutes ces stations. En 1956
(dix-neuf cent cinquante-six), mon père a bâti une maison, [à peu près] mille pieds en d’avant ma grand-mère. Il y avait une chambre pour elle. Elle venait coucher avec nous-autres. Tous les matins, elle se réveillait en avant [il] faisait [clair] dehors. Et elle regardait pardessus la fenêtre quand le soleil commence à lever et elle prend son petit paquet et elle marche à sa maison. Et nous-autres, on élevait des clos de piments. Et on avait pour ramasser des piments. Mais elle, elle venait. Elle avait pas de television et elle mettait le television fort. Et tout tu pouvais [inaudible]. [makes siren sound]
ST. PIERRE: Équand elle était dehors, quand tu attendais le Star Spangled Banner, [elle allait] dans la maison. [laughs] Et elle faisait le déjeuner pour nous-autres. Elle laissait [là elle gardait et] après elle est venue à manger et aller travailler encore. On ramassait les piments et on avait des paniers et on mettait des sacs dessous ça tu [rends]. C’était comme une robe [laughs] -- QUINICERO: [laughs]
ST. PIERRE: … avec des sacs après pendre. Quand le panier était plein, on vidait les sacs, les paniers dans les sacs et on était fini de ramasser des piments, mon père avait un tracteur avec un wagon et moi, j’étais un petit petit, six ans, sept ans. Il [me] mettait sur le tracteur et j’avais pas de souliers et il engageait le tracteur et c’est moi qui l’avais poussé le clutch.
ST. PIERRE: [3:43] Et il était dans le [salon], mon frère qui est plus vieux que moi, donnait des sacs de piments. And il disait, “Arrête” et j’arrêtais.
ST. PIERRE: Je faisais ça. Il dit, “Hold on ! Allons !” et je laissais le clutch et le tracteur a parti.
ST. PIERRE: Mais, quand le wagon a commencé, ça devait être plein. C’était plus dur pour le tracteur pour commencer. Et moi, mon petit pied était comme ça, parce que si j’ai pas fait ça bien, ça va tuer la machine. Il a pour sortir le wagon. Il venait crank le tracteur avec un crank. Et des fois il chicanait, quand … so il [était en prie, comme,] “Donnez-moi plus de gaz.” So, il faulait faire ça bien. Mais, c’est comment c’est commencé. J’ai appris pour drive un tracteur quand j’étais six ans. Et [laughs] ça, c’était un … les piments, c’était pour faire l’argent. La grande récolte, c’était le tabac. Et le tabac, tu commençais en décembre. T’as fait des couches, ça t’appelles des hot bed. Et les graines de tabac étaient tellement petites, ils avaient pour mêler ça avec du [soil] pour planter. Ils faisaient sa couche et ils semaient [le soil] avec les graines de tabac dans la couche et ils couvraient ça avec des [sachets]. Des sachets étaient comme une vitre et le soleil pouvait aller à travers la vitre pour ça fait pousser. [Now], en masse, on plantait ça dans le clos et il plantait peut-être 20,000 (vingt mille) pieds. Et après c’est planté, ça, t’avais pour mettre la poison pour tuer les chenilles. Les chenilles mangeaient les feuilles. Et on mettait
… il prendait la farine. Il mêlait du DDT. Tu peux p’us acheter le DDT. Il mêlait ça en dedans et
on mettait ça dans un bas, a stocking, et on secouait ça sur les plantes. Et … et là, il a … on était [6:07] … il a acheté une pompe quand le tabac était plus grand. Il y avait une pompe. Tu pouvais mettre la poison. Équand ça mouillait et tu pouvais pas mettre … tu peux pas mettre la [poison] sur le thing, la … il se levait le matin. Il dit, “Allons. On va aller. On va garder … on va à chaque feuille pour prendre les chenilles et les tuer.” [laughs]
ST. PIERRE: Mais, le tabac, c’était tout … un tas d’ouvrage. Quand le tabac avait 16 (seize), 18 (dix-huit) feuilles, il avait pour arrêter le tabac. So, si tu arrêtes pas le tabac, ça continuait pousser. Ça fait des fleurs et des graines. So, il arrêtait et les feuilles étaient comme les feuilles on était montré dans les portraits, là. Et chaque feuille ... entre le pied et la feuille, ça fait un bourgeon. Et on avait pour aller pour casser les bourgeons. Et il y avait des bourgeons autour de le … le pied, dans la terre. Et ici, à ma maison, il y a du tabac ici. Et une année, il avait planté des cannes, des cannes. Là, il [était après planter] des tabacs. Moi, j’après bourgeonner et je touche quelque chose dur. Je croyais c’était un chicot de canne. So, j’ai allé. C’était une serpent. [laughs]
ST. PIERRE: Et après ça, chaque pied, moi, j’ai levé la feuille pour voir si il y avait une serpent. Mon père, il dit “Quoi t’après faire ?” “Mais, je regardais pour une serpent.” Il dit, “On va jamais finir si t’as pour faire ça pour tous les pieds.” So, on avait pour bourgeonner trois fois et autour de juin, on coupait … on venait l’après midi à quatre heures. On coupait peut-être deux mille pieds avec un couteau et le lendemain matin, on coupait ça so le pied fannait. So, quand tu amenais ça en bas l’hangar, les feuilles cassaient pas. Ça restait sur le pied. Et le matin, on
mettait ça sur le wagon, amenait ça à la maison et on avait mis un clou avec une … ça appelait ça [8:44] une cape-cape. On était après mettre dans chaque pied on pendait ça sur des fils en bas l’hangar. Et ça [faisait] maybe deux semaines pour le tabac secher. C’était … et après ça, on avait pour apporter les tabacs, casser les feuilles --
ST. PIERRE: … on battait les feuilles sur un baril pour ôter la poussière et mon père met un petit [peu d’]eau en dedans. On mettait ça dans un [salon] et les femmes venaient s’assir [autour] les [salons]. Et ça s’appelle ça, ça cotonnait. Ça ôtait le coton de la feuille et ç’a mis les feuilles dedans un paquet, peut-être une livre. Ça mêlait ça avec une ficelle et on mettait ça dans les barils. Et il y en avait des … un [platform] … on mettait le baril sur la … mettait des petits morceaux de bois avec un jack screw et tu mettais une pression sur le tabac pour ôter tout [l’aine] en dedans. Et peut-être en octobre, on avait pour arracher tout le tabac dans les barils et retourner. Le tabac était [knocks on table] dur comme la table. On avait pour tourner assez longtemps c’était mou et on le remettait back dans le baril. On avait fait ça trois fois : en octobre, décembre et février. Et là, on les vendait. So, c’était quinze mois depuis le temps t’as planté ça dans la couche et t’as reçu ton argent. Ça … c’est pour ça il avait des piments, [laughs] pour faire un petit peu de l’argent. En automne, on plantait des chalottes, des choux, des califleurs … ça appelle ça les choux-fleurs … des brocolis, des navets, des carottes et il vendait ça, pour faire de l’argent. Et … mais, il faisait un jardin pour la maison, pour mettre ça en jarres et dans le freezer. Il a planté des févis, les brèmes, les tomates, des fèves, des fèves plattes, des beans et du persil. So, on plantait tout. Et moi, j’avais pour aider. Et quand le tabac … quand [on récoltait] le tabac … ç’appelait ça “la fabrique.” Et on payait trois piastres par jour. Et peut-être [il m’a] fait
90 [11:37] (quatre-vingts-dix) piastres. Et là, il dit, “Vas avec ta Mame en Ville et achète ton linge pour l’école.” [laughs]
ST. PIERRE: Ça pour … quand j’étais 16 (seize), 17 (dix-sept), 18 (dix-huit) ans, je voulais commencer à sortir. So, pour faire l’argent pour sortir, c’est couper les herbes. J’ai un tas nettoyé les maisons. J’ai lavé des automobiles. Je faisais tout pour faire de l’argent pour sortir. So, ça c’était ma vie en 1950 (dix-neuf cent cinquante).
ST. PIERRE: Comme je t’ai dit, il y en avait une télévision et il y avait une station. Il y avait un bougre s’appelait Nash Robert. Et ça … tous les … [écoutaient] à Nash Robert les disait, “Il y a un ouragan qui vient.” So, on barrait toute la maison et on restait dans la maison. Et une année, Nash disait “[Ça sent] mauvais.” Ils ont passé là où on reste. So, on a parti. On a été à l’école à Lutcher, en dedans le gym. Il y avait peut-être 300 (trois cent), 400 (quatre cent) monde dans le gym. Et à une heure le matin, le vent [laughs] … l’ouragan a passé et le toit de, le top de gym était [laughs] … how do you say [sighs] [I don’t know how you say it], the top flew off.
ST. PIERRE: Dérangé, le top … et là, le top était dessous plein d’automobiles. [laughs] On avait venu à la maison le lendemain et mon vieux Grandpa, grand-père … le grand-père à ma Mame, le père à ma Mame … il avait une maison et on a été pour [plomber] la maison, sa maison. Et c’était par terre. Il dit, “Oh, là, j’ai p’us de camp.” C’est … on a été à la maison à
[13:57] nous-autres et il y avait une petite branche qu’a [trappé] le coin. Il y avait pas [much] dômage. Mais, ça … on restait à la maison. On allait pas … quand 1960 (dix-neuf soixante) … il y avait un ouragan s’appelait Betsy.
ST. PIERRE: Moi, j’étais à LSU et j’ai passé ça dans le stadium. So, on a jamais … ça … ça, c’est les … what you call it ? Precautions on a pris … [Of course], quand t’es petit, tu connais pas. Tu fais ça tes parents te dit.
ST. PIERRE: J’avais un bicycle et je montais mon bicycle. Tous mes amis, on … ça, ça fait toutes les journées on était sur les bicycles dans les chemins. Et il y en avait un game on jouait. On coupait une branche avec un tas des feuilles et on amarrait ça avec une corde sur le bicycle. Et il y en avait des chemins avec un tas poussière. So, on allait et on commençait -- QUINICERO: [laughs]
ST. PIERRE: Et on playait. On jouait des games. Il y avait pas des computer ou des iPad.
ST. PIERRE: Les games on jouait, des games de cartes. Je jouais un game de cartes avec ma grand-mère on appelle “Pioche, Madeleine.”
ST. PIERRE: [laughs] Mais, un tas des fois, tu tombais de la vigne parce que la vigne a cassé et tu tombais sur … mais, ce sont les … on faisait. Et pour Chrismeusse, pour Noël, on faisait des ... ç'appelle ça des bonfire. C’est … nous-autres, on appelait ça un feu de Noël. Et tu vois ça ? T’as fait ça aujourd’hui ? Ils ont toutes les machines. Nous-autres, on avait des haches et il y avait pas de tracteur pour aller avec ça. On prendait deux bicycles et on mettait le bois dessous deux bicycles. On marchait avec notre bicycle et ça, c’est comme ça on faisait notre feu de Noël. Et on coupait des cannes sauvages et on mettait entour le feu de Noël. Quand ça commençait à brûler, ça sonnait comme les pétards. On avait pas de pétards. Là, [on a jamais] acheté des pétards. Mais, les cannes sauvages, quand ça brûlait ça fait le train comme les pétards. Le matin, quand on avait la maison, quand je m’ai ouvert les yeux, je regardais dans le coin de plafond. Si tu vois, pour voir si le soleil était après se lever … si c’était tout noir, reste dans le lit. [laughs]
BURKIE: [laughs] This is Kendall. Quoi-ce que t’aimes le plus dans l’habitation ?
ST. PIERRE: Il y avait pas trop des affaires qu’étaient bonnes. C’était un tas d’ouvrage. Quand je revenais de l’école, mon père avait des affaires pour [moi à] faire. Ma Maman disait, “Ton père veux que tu fais ça.” Un tas des fois, c’était prendre un [pail] et ouverre [le rigole], aller dans le clos piocher. On faisait ça. You know ? On a fait ça on avait pour faire. C’était [bonheur]. On avait pas peur de l’ouvrage. Jusqu’à aujourd’hui, l’ouvrage, c’est quelque chose moi, j’aime faire. J’aime pas m’assir dans la maison, faire rien. Quand je suis malade, c’est le plus mauvaise affaire quand je peux pas faire quelque chose. Il faut que je reste dans la maison. [laughs]
ST. PIERRE: And there was no air conditioning. In 1900 … I was born in 1943. In 1948, they bought their first television. And it wasn’t in color. It was… it was black and there were three stations, two in New Orleans. We called New Orleans “en Ville,” and one in Baton [1:36] Rouge. And there weren’t TV programs playing all night. At 11 pm, it was … there was nothing
on. And … well, maybe … they played the “Star Spangled Banner” when the shows were over. And at maybe six in the morning, they played the “Star Spangled Banner” on all the stations. In 1956, my father built a house [about] 1000 feet in front of my grandmother’s house. There was a room for her. She would come sleep with us. Every morning she would get up before dawn. And she would look out the window when the sun started rising and she would grab her little bag and walk to her house. And we grew fields of pepper. And we had to pick the peppers. But she would come over. She didn’t have a television and she would put the volume on loud. And you could [inaudible]. [makes siren sound]
ST. PIERRE: [3:43] And he was in the [inaudible], my older brother giving the bags of peppers. And he’d say, “Arrête” and I’d stop.
ST. PIERRE: But when the wagon started, it had to be full. It was harder for the tractor to start. And my little foot was like that, because if I didn’t do it right, it would have killed the engine. He had to get out of the wagon. He would crank the tractor with a crank. And sometimes when he would bicker with it … he would say, “Give me more gas.” So, you had to do that right. That was how it started. I learned to drive a tractor when I was six years old. And [laughs] that was a … the peppers were for making money. The big crop was tobacco. And for tobacco, you started in December. You made layers called hot beds. And the tobacco seeds were so small that they had to mix them with soil to plant. They made their layer and they they’d plant the tobacco seeds and cover them with sachets. Sachets were like a glass pane that the sun could go through to make grow. [Now], we planted a ton of them in the field and he planted maybe 20,000 feet.
And after it was planted, you had to put out poison to kill the caterpillars. The caterpillars would eat the leaves. And we put … he would take flour. He’d mix in some DDT. You can’t buy DDT anymore. He mixed it in and we put it in a stocking, and we shook it on the plants. And … and then, he … we were [6:07] … he bought a pump when the tobacco was bigger. There was a pump. You could fill it with poison. When it was raining and you couldn’t put … you couldn't put poison in the thing, the … he got up in the morning. He said, “Let’s go. We’re going. We’re going to look at … we’re going to each leaf to remove the caterpillars and kill them.” [laughs]
Then, he was planting tobacco. I was nipping the buds and I touched something hard. I thought it was a sugar cane stump. So, I pulled my hand back. It was a snake. [laughs]
ST. PIERRE: And after that, every step I took, I lifted the leaf to see if there was a snake. My father said, “What are you doing?” “Well, I’m looking for snakes.” He said, “We’re never going to finish if you have to do that every few feet.” So, we had to nip the buds three times and around June, we cut down … we would come at four in the afternoon. We would cut maybe two thousand feet with a knife and the next morning, we would cut it up so that the base of the plant would wilt. So, when you put that under the shed, the leaves didn’t break off. They stayed on the stalk. And in the morning, we put them on the wagon and brought them home and we had put a nail with a … they called it [8:44] a cape-cape. We would hang up every stalk on the shed using thread. And it took maybe two weeks for the tobacco to dry out. It was … and after that, we had to bring the tobacco, break the leaves --
ST. PIERRE: … we beat the leaves against a barrel to remove the dirt and my father put a bit of water on them. We put them in the living room and the women would come and sit around the room. That’s called “cotonner.” They would remove the cotton from the leaf and put the leaves in a bundle, maybe a pound of them. They would tie it up with a piece of string and we put that in the barrels. And there were some … a [platform] … we put the barrel on the … fix little pieces of wood with a jack screw and you put pressure on the tobacco to remove all the [wool] from it. And maybe in October, we had to remove all of the tobacco from the barrels and bring it back. The tobacco was [knocks on table] hard like a table. We had to let it get pretty soft and then we’d put it back in the barrel. We did that three times : in October, December, and February. And then, we sold them. So, it was 15 months from the time you planted it before you got your money. That’s why he had peppers, [laughs] to make a little money. In the fall, we planted shallots, cabbages, cabbage … des califleurs -- they call that choux-fleurs … broccoli, turnips, carrots, and he sold them to make money. And … well, he made a garden, to jar some and freeze some. He planted okra, eggplants, tomatoes, beans, butter beans, and parsley. So, we planted everything. And I had to help. And when the tobacco … when we harvested the tobacco
… they called it “la fabrique.” And we got paid three dollars each day. And maybe he’d make 90
… then, in 1960 … there was a hurricane called Hurricane Betsy.
they use machines. We used axes and we didn’t have tractors or anything to haul the wood. We’d take our two bikes and put the wood across them. We’d walk our bikes, and that’s how we’d build our Christmas bonfire. And we’d cut wild sugar cane and we’d put it around the fire. When it started to burn, it would make a noise like a firecracker. We didn’t have fire crackers. We [could never afford] them. But, when you burned wild sugarcane, it would make a racket like fireworks. In the mornings, when we had the house, when I’d open my eyes, I’d look at the corner of the ceiling. If you could see the sun rising, you’d get up … if it was still dark, you’d stay in bed. [laughs]