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Jonathan Mayers

Interviewee: Jonathan Mayers Tape #### Interviewer: ShaDonna Spann and Teddi Rayborn Session 2

Transcriber: Erin Segura Spring 2019

Translator: Jackson Butterbaugh


[Begin Tape ####. Begin Session I.] TEDDI RAYBORN: Bonjour. JONATHAN MAYERS: Bonjour. SHADONNA SPANN: Bonjour.

RAYBORN: T’avais quel âge équand t’as expériencé ton premier ouragan ?


MAYERS: J’avais huit … quand … okay, je me rappelle j’avais comme huit ans et c’était en 1992 (mille neuf cent quatre-vingts-douze). C’était l’ouragan Andrew, l’ouragan Andrew. C’est ça.

RAYBORN: D’accord.


SPANN: Ta famille a perdu des affaires à cause de l’ouragan ?


MAYERS: Ouais et non. On a pas perdu comme trois maisons ou nos affaires, pas vraiment, mais on a perdu beaucoup, beaucoup des arbres, beaucoup d’arbres, beaucoup d’arbres. Donc, ouais.

RAYBORN: D’accord.


MAYERS: Ou, bien, une clôture. On avait une clôture, mais c’était cassé par un hêtre qui s’est tombé là-dessus.

RAYBORN: Il y a avait des morts dans ta famille ou tes amis par rapport à un ouragan ?


MAYERS: Non, non. Pas pendant les ouragans, non. Pas que je connais.


SPANN: Quel ouragan a été le plus difficile pour toi et ta famille ?

MAYERS: [2:05] Le plus difficile, vraiment, je crois que ça, c’était l’ouragan Gustave, même si Andrew, c’était … c’était pire. C’était presque pire. Mais quand même, c’était Gustave qui, c’était pire pour le financement, parce que, on avait trop qui s’est tombé et qui était cassé pendant cet ouragan-là.

RAYBORN: Comment était Katrina pour toi ?


MAYERS: Katrina était … ça, c’était quelque chose difficile, même si j’avais pas vraiment de la famille qui était affectée par ça. Mais, on était affecté par le monde, le monde qu’était [menté] de ça, qui était menté à nous-autres que yé étaient les victimes de Katrina. Donc, on avait des menteurs et des menteuses qui disaient à ma famille que yé étaient des habitants de la Nouvelle-Orléans, mais, tu vois ? Ma famille les a accueillis chez nous-autres, et puis, yé étaient comme, volé des choses, yé étaient [depressé] sur le COX Internet et tout ça, comme, “Mais, on va voir. On va regarder ça.” Et donc, yé étaient monté le billet, la tickette au-delà de mille dollars, mille dollars, je crois, pour … juste pour regarder des choses sur COX. Et donc, c’était pas vraiment un … c’était une manière différente pour nous-autres à comprendre ce qui c’est “l’effet Katrina,” l’effet. C’est pas pas vraiment un effet. C’était une chose tellement triste qui a ravagé la Louisiane et aussi la Côte du Golfe. Mais, tu vois ? Il y avait beaucoup de monde, beaucoup de monde qui était menté, qui était, qui dirait des menteries à tout le monde, comme, “Oh, oui. Moi, j’étais affecté par tout ça. Donc, aidez-nous-autres, s’il vous plaît.

Aidez-nous-autres.” Et ça, c’était … ça, c’était beaucoup de mensonges. Donc, mon …. mon expérience à moi, pour le Katrina, c’était pas bon du tout, mais pour une autre raison. On était pas affecté par l’ouragan soi-même, lui-même. C’était, comme, quelque chose différent. Tu vois ? Mais même … mais même, on a essayé d’aider le monde qui était vraiment affecté par l’ouragan, quand même. C’était pas juste les choses spécifiques dont je parlais.

SPANN: [6:00] Qui t’avait le plus sur les ouragans ?


MAYERS: Dis ça encore.


SPANN: [inaudible]


MAYERS: Dis ça encore. Non, non, non. Dis ça encore.


SPANN: Oh. Qui t’avait le plus sur les ouragans ?


RAYBORN: Qui t’avait appris. SPANN: Who taught you the most ? RAYBORN: Qui t’avait appris ?

SPANN: Oh. Quoi t’avais appris avec les ouragans ?


RAYBORN: Oui.


MAYERS: Oh ! Quoi j’avais appris avec les ouragans ?


RAYBORN: Ouais.


MAYERS: C’est de prendre soin de toi-même, de moi-même et ma famille et pour nous préparer avant l’ouragan vient, nous préparer bien. Comme, il faut avoir de la batterie. Ça veut pas dire, comme, la batterie comme les tambours, comme la musique. Mais … mais, bien sûr, aussi, comme, de l’eau, de l’essence, comme du gaz, du pétrole, tout ça pour ton char, pour votre char. Ou bien, prend soin de vos frères, vos sœurs, vos cousins, vos cousines qui sont là avec toi. Et bien, juste essayez de passer un bon temps avec eusse, parce que c’est pas un bon … c’est pas vraiment un bon temps tout le temps. Mais, il y avait … il y avait un, deux, peut-être trois fois, moi étais après fêter avec mes amis. On était après fêter, comme, c’était sur Burbank. On a … on a fait une fête d’ouragan.

SPANN: Oui.

MAYERS: [8:20] Et c’était comme … parce que, les ouragans sont pas tellement vicieux ici, sauf que, évidemment, Katrina ou Gustave ou Betsy ou ça du 19e (dix-neuvième) siècle.

Mais, quand même, on fêtait les ouragans avant, parce que c’était toujours comme, “Oh, prends soin ! Fais attention ! Les ouragans s’en viennent !” Okay. Donc, c’est un peu de la pluie et c’est tout. Mais, ça c’était quand moi, j’étais jeune et on était tous fou et folle.

RAYBORN: Excusez-moi.


MAYERS: Non, c’était bon. Prends ton temps.


RAYBORN: Comment les ouragans de ta jeune en Louisiane ont affecté ta vie ? MAYERS: Ça m’a fait … ça m’a fait jongler à la vie, tu vois ? Donc, j’ai réfléchi à ma vie chaque fois qu’un ouragan se sont venus. Comme, pour l’ouragan Andrew, Andrew -- RAYBORN: Oui.

MAYERS: Donc, ça venait et ça a fait tomber des grands arbres dans le backyard. Et puis, là, c’était un hêtre, ou un hêtre, comme on dit ça, un hêtre ou un hêtre. Ça c’est un grand beech tree qui, c’est vide au milieu du tronc. Et donc, ça fait tomber et ça, l’ouragan l’a fait tomber. Puis, ça c’est … ça a cassé nos clôtures, tu vois ? Et ça m’a fait jongler à la vie parce que, c’était tout précieux, la vie. Tu vois ? Et puis, si le hêtre avait tombé, comme, un peu plus près de notre maison, de chez nous-autres, on aurait été tué, peut-être. Mais, ça fait, c’est toujours comme ça, avec le vent comme ça qui est un peu violent et trop fort. Et aussi, ça m’a fait jongler au monde qui a moins que nous-autres, parce que, moi, j’ai grandi avec une grande maison, dans une grande maison. J’avais tout ce que j’ai voulu, vraiment. Mais, j’avais des des amis qui avaient pas beaucoup de choses. Et puis, là, moi, j’ai aidé eusse. J’ai aidé eux-autres à couper les arbres qui s’est tombé, qui se sont tombés tout partout, juste pour eux … ils ont voulu, comme, sortir de leurs maisons, mais toutes les rues étaient bloquées. Donc, ça fait, j’ai aidé à couper les arbres

[12:33] pour [Paul et fait], tous les arbres et les branches et tout ça, pour exiter ou sortir du voisinage. Ou bien, aussi, si vous vous trouvez dans un ouragan, il faut trouver l’encadrement de ta maison. Un encadrement, ça c’est comme le cadre d’une porte. Tu vois ? Donc, il faut trouver ça, parce que ça fait … ça, c’est quelque chose tellement, tellement fort, quelque chose de fort. Et ça, ça va vous protéger, comme, pendant un ouragan. C’est l’encadrement d’une porte. Tu … vous comprenez ce que je voulais dire ?

SPANN: [agrees]


MAYERS: It’s like the frame of the, of a okay. SPANN: Oui. Combien d’ouragans t’as expérimenté ? MAYERS: J’ai pas expérimenté avec les ouragans.

SPANN: Expériencé. Expériencé.


MAYERS: Mais, peut-être j’ai expérimenté avec quelques … avec cet ouragan, comme avec les fêtes, mais --

RAYBORN: Oui.


MAYERS: … mais, j’ai … j’ai de l'expérience avec des ouragans, bien sûr. Donc, comme, Andrew, ça c’est un. Gustave, bien sûr. Isaac, bien sûr. Donc, ça fait trois. Mais, j’avais de l'expérience avec plus que ça. Au moins quatre, parce qu’on doit ajouter les fêtes, au moins cinq. Mais, yé étaient pas vraiment … yé étaient pas vraiment forts ou sérieux ou sériés, tu vois ?

Donc, c’est pas … c’est pas grave. Au moins trois, qui, c’était grave.


RAYBORN: Oui.


MAYERS: Ou, Katrina, oui, mais c’était pas grave ici, comme, le vent et de l’eau, avec le vent et de l’eau. C’était grave ici. Katrina était grave ici, parce que, on a accueilli beaucoup de

[15:28] monde qui venait des paroisses au sud d’ici. Tu vois ? Oui. Et un tas de monde était là-bas dans le Centre de Pete Maravich. On a accueilli beaucoup de monde là.

RAYBORN: Oui.


MAYERS: Et même, au centre-ville à Bâton Rouge et le … je crois, le maire, il s’appelle, comme … c’est quoi son nom ? Le maire qui était ici, il est africain-américain. Comme, lui, il était le maire. Quand même, lui, il était le maire pendant ce temps-là. J’ai oublié son nom. Mais, lui, il était, comme … c’est comme, il y avait un catchphrase pour lui, et c’était comme, “A freshness you can believe in.” Mais, j’ai oublié son nom, quand même. Oh ! Kip, le maire Kip. SPANN: Tu peux nous raconter l’histoire dans l’ouragan majeur que t’as vécu ?

MAYERS: Oui. Okay. Donc, je me rappelle pas beaucoup de choses à Andrew et j’avais déjà touché sur ça. Mais, pour Gustave … pour Gustave, j’avais juste commencé mon l’école à l’Université de la Nouvelle-Orléans, à UNO. Et là, je suis revenu ici. Et puis, là, on a rided out the storm un petit … on a passé la tempête, l’ouragan, ici, Gustave. Et mon père, donc, mon pape, il travaille à la compagnie de l’eau de Bâton Rouge, the Baton Rouge Water Company. Et puis, là, il restait là. Comme, chaque ouragan, il était là pour faire sûr que vous aurez de l’eau. Mais, quand même, moi … c’était moi et c’était ma mame et puis, ma soeur et son beau, ma cousine Katrina et puis aussi leurs amis. Et donc, là, mon père … c’était la première fois que mon père est revenu pendant l’ouragan juste pour rester à la maison et ne pas au travail. Et puis, là, il a vu comme six arbres qui s’est tombé. Et puis, là, il était comme, “Oh bon Dieu, putain ! Moi, je suis tellement désolé pour ne pas être ici pour chaque ouragan. Je savais pas que c’était assez dangereux !” Et puis, moi, j’étais comme, “Mais, c’est toujours la même chose, Dad. C’est pas grave. On connaît bien que si un arbre fait tomber, comme, tombe sur nous-autres ou vers

[19:42] nous-autres, on doit bouger rapidement, comme vite.” Et … mais, là, moi j’ai vu mon pape après comme, se tracasser. Ça se tracasse beaucoup, parce que, tu vois ? C’était quelque chose il a jamais vu avant, parce que, il était toujours au travail. Et donc, lui, il était dans un bâtiment qui, c’était pas vraiment parmi des arbres. Donc, lui, il était sain et sauve et nous-autres était pas vraiment, même si on était dans une grande maison. C’était toujours dangereux. Et là, moi, j’ai vu plus ou moins l’humanité de mon père, que je voyais pas avant. Tu vois ? Oui, et aussi, j’ai vu que mes amis de ma sœur, eusse voulait pas nous aider à ramasser tous les débris et tout ça. Ils étaient, “Oh ! C’est trop de travail,” blah, blah, blah. J’étais comme, “Shut the fuck up.” Mais, il faut faire le travail pour aider le monde ici et pour le reste du voisinage. Donc, ouais, yé étaient un peu comme, pas timides, mais largués, comme … ou, comment dit ça ?

Paresseux et paresseuses, like, they just didn’t wanna do it. It was beneath them. Or they were just too lazy. Ouais.

RAYBORN: Oui.


MAYERS: Mais, moi, après le … après l'électricité était coupée, moi, j’ai voulu rester là pour quelques semaines, mais, UNO m’a appelé, comme après … c’était une semaine après. “Et, il faut que tu reviennes ici pour travailler à l’UNO, à l’université. Toi, tu as un travail, même si tu habites là-bas à Bâton Rouge, tu as un travail ici et il faut que tu travailles.” J’étais comme, “Mais, pique-toi. Ça c’est ma famille ici.” Mais, quand même, j’ai quitté la maison et j’ai retourné là-bas pour travailler pour eusse.

SPANN: Is that it ? Okay, well, c’est fini, ouais.


MAYERS: Vraiment ?


SPANN: C’est fini, ouais.


MAYERS: C’est tout ? T’as rien d’autre ?

SPANN: [23:07] Ouais.


RAYBORN: Unless there’s something … [break in tape]


SPANN: Okay. Are you ready ?


RAYBORN: Oui.


SPANN: I can ask. Quoi fait ta famille pendant l’ouragan ?


MAYERS: Pendant l’ouragan, ma famille à moi, on joue des jeux comme des cartes. Comme, ma mère, elle aimait Flinch. Elle aime beaucoup Flinch. Elle est toujours vivante. Je veux pas dire comme, “Oh, elle aimait ça.” Non, elle est toujours vivante, quand même. On jouait à Flinch. On jouait des jeux de cartes. On regardait une petite télé, une petite télévision. C’était … le pouvoir venait des batteries, comme les D batteries et tout ça. Et puis, moi, j’ai dessiné pour passer du temps. J’ai dessiné un peu et j’ai lu un peu. Ça fait, il faut passer du temps pendant un ouragan parce que, si tu juste s'assois comme ça, ça fait trop longtemps pour espérer pour un ouragan à passer. Tu vois ? Donc, il faut s’amuser pendant un ouragan. Et donc, les fêtes, dont je parlais avant, ces fêtes, c’était comme une fête avec mes amis où on buvait un tas ou on fumait un peu ou, tu vois, n’importe quelle chose. Mais, pas n’importe quelle chose, pardon.

C’était tout naturel, mais quand même. Est-ce que ça suffit pour vous-autres ?


SPANN: [agrees]


MAYERS: Okay. [break in tape] Il faut … c’est quoi ça ? Comment on dit ça ?


SPANN: T’avais dû t’amarrer le cœur ? MAYERS: T’avais dû t’amarrer le cœur ? SPANN: Ouais.

MAYERS: Oui. Oui, j’avais dû m’amarrer le cœur. Oui, il faut. Pourquoi pas ? Parce que, tu vois, si toi, tu sors de la maison juste après l’ouragan … juste après l’ouragan c’est passé, tu

vois ? C’est comme, okay, l’ouragan est passé. C’est passé juste 10 (dix) minutes avant et tu sors. Il faut t’avais le coeur … t’avais … comment on dit ça ? Amarrer le cœur ? Parce que, peut-être tu vas être tué, tu vas mourir, parce que, un arbre pourrait tomber. Ça pourrait tomber sur toi parce que la terre est toute mouillée. Tu vois ? Donc, il faut un petit brin, quand même, parce que

… n’ayez pas peur de sortir, mais, il faut faites attention. Sois brave. Oui, c’est ça.


SPANN: Okay. All right.


RAYBORN: Merci.


SPANN: C’est fini. MAYERS: Pas de quoi. SPANN: Merci beaucoup.


[27:03]

[End Tape ####. End Session 1.] [Total session time - 27:03]

Interviewee: Jonathan Mayers Tape #### Interviewer: ShaDonna Spann and Teddi Rayborn Session 2

Transcriber: Erin Segura Spring 2019

Translator: Jackson Butterbaugh Editor: Jonathan Mayers


[Begin Tape ####. Begin Session I.] TEDDI RAYBORN: Bonjour. JONATHAN MAYERS: Bonjour. SHADONNA SPANN: Bonjour.

RAYBORN: T’avais quel âge équand t’as expériencé ton premier ouragan ?


MAYERS: J’avais huit … quand … okay, je me rappelle j’avais comme huit ans et c’était en 1992 (mille neuf cent quatre-vingts-douze). C’était l’ouragan Andrew, l’ouragan Andrew. C’est ça.

RAYBORN: D’accord.


SPANN: Ta famille a perdu des affaires à cause de l’ouragan ?


MAYERS: Ouais et non. On a pas perdu comme trois maisons ou nos affaires, pas vraiment, mais on a perdu beaucoup, beaucoup des arbres, beaucoup d’arbres, beaucoup d’arbres. Donc, ouais.

RAYBORN: D’accord.


MAYERS: Ou, bien, une clôture. [laughs] On avait une clôture, mais c’était cassé par un hêtre qui s’est tombé là-dessus.

RAYBORN: Il y a avait des morts dans ta famille ou tes amis par rapport à un ouragan ?


MAYERS: Non, non. Pas pendant les ouragans, non … pas que je connais.


SPANN: Quel ouragan a été le plus difficile pour toi et ta famille ?

MAYERS: [2:05] Le plus difficile, vraiment, je crois que ça, c’était l’ouragan Gustave, même si Andrew, c’était … c’était pire. C’était presque pire. Mais quand même, c’était Gustave qui, c’était pire pour le financement, parce que, on avait trop qui s’est tombé et qui té kasé pendant cet ouragan-là.

RAYBORN: Comment était Katrina pour toi ?


MAYERS: Katrina était … ça, c’était quelque chose difficile, même si j’avais pas vraiment de la famille qui était affectée par ça. Mais, on était affecté par le monde, le monde qui té menti de ça, qui té menti à nous-autres que yé té les victimes de Katrina. Donc, on avait des menteurs et des menteuses qui disaient à ma famille que yé té des habitants de la Nouvelle-Orléans, mais, to wa ? Ma famille les a accueillis chez nous-autres, et puis, yé té konm, volé des choses, yé té … yé té [dépresé] sur le COX Internet et tout ça, comme, “Mais, on va voir. On va regarder ça.” Et donc, yé té monté le billet, la tickette [scoffs] … au-delà de mille dollars, mille dollars, je crois, pour … juste pour regarder des choses sur COX. Et donc, c’était pas vraiment un … c’était une manière différente pour nous-autres à comprendre ce qui c’est “l’effet Katrina,” l’effet. C’est pas pas vraiment un effet. C’était une chose tellement triste qui a ravagé la Louisiane et aussi la Côte du Golfe. Mais, tu vois ? Il y avait beaucoup de monde, beaucoup de monde qui té menti, qui té, qui té di des menteries à tout le monde, comme, “Oh, oui. Moi, j’étais affecté par tout ça. Donc, aidez-nous-autres, s’il vous plaît. Aidez-nous-autres.” Et ça, c’était … ça, c’était beaucoup de mensonges. Donc, mon …. mon expérience à moi, pour le Katrina, c’était pas bon du tout, mais pour une autre raison. On était pas affecté par l’ouragan soi-même, lui-même. C’était, comme, quelque chose différent. To wa ? Mais même … mais même, on a essayé d’aider le monde qui était vraiment affecté par l’ouragan, quand même. C’était pas juste les choses spécifiques dont je parlais.

SPANN: [6:00] Qui t’avait le plus sur les ouragans ?


MAYERS: [laughs] Dis ça encore.


SPANN: Ouais. [laughs] [inaudible]


MAYERS: Dis ça encore. Non, non, non. Dis ça encore.


SPANN: Oh. Qui t’avait le plus sur les ouragans ?


RAYBORN: Qui t’avait appris ? SPANN: Who taught you the most ? RAYBORN: Qui t’avait appris ?

SPANN: Oh. Quoi t’avais appris avec les ouragans ?


RAYBORN: Oui.


MAYERS: Oh ! Quoi j’avais appris avec l’ouragan ?


RAYBORN: Ouais.


MAYERS: C’est de prendre soin de toi-même, de moi-même et ma famille et pour nous préparer avant l’ouragan vient, nous préparer bien. Comme, il faut avoir de la batterie. Ça veut pas dire, comme, la batterie comme les tambours, comme la musique. Mais [laughs] … mais, bien sûr, aussi, comme, de l’eau, de l’essence, comme du gaz, du pétrole, tout ça pour ton char, pour votre char. Ou bien, prend soin de vos frères, vos sœurs, vos cousins, vos cousines qui sont là avec toi. Et bien, juste essayez de passer un bon temps avec eusse [laughs] --

SPANN: [laughs]


MAYERS: … parce que c’est pas un bon … c’est pas vraiment un bon temps tout le temps. Mais, il y avait … il y avait un, deux, peut-être trois fois, mo té apré fèté avec mes amis. On était après fêter, comme, c’était sur Burbank. On a … on a fait une fête d’ouragan.

SPANN: Oui.

MAYERS: [8:20] Et c’était comme … parce que, les ouragans sont pas tellement vicieux ici, sauf que, évidemment, Katrina ou Gustave ou Betsy ou ça du 19e (dix-neuvième) siècle.

Mais, quand même, on fêtait des ouragans avant, parce que c’était toujours comme, “Oh, prends soin ! Fais attention ! Les ouragans s’en viennent !” [scoffs] Okay. Donc, c’est un peu de la pluie et c’est tout. Mais, ça c’était quand moi, j’étais jeune et [scoffs] … on était tous fou et folle. [laughs]

RAYBORN: Excusez-moi.


MAYERS: Non, c’est tout bon. Prends ton temps.


RAYBORN: Comment les ouragans de ta jeune ... en Louisiane ont affecté ta vie ? MAYERS: Ça m’a fait … ça m’a fait jongler à la vie, to wa ? Donc, j’ai réfléchi à ma vie chaque fois qu’un ouragan se sont venus. Comme, pour l’ouragan Andrew, Andrew -- RAYBORN: Oui.

MAYERS: Donc, ça venait et ç’a fait tomber des grands arbres dans le backyard. Et puis, là, c’était un hêtre, ou un hêtre, comme on dit ça, un hêtre ou un hêtre. Ça c’est un grand beech tree qui, c’est vide au milieu du tronc. Et donc, ça fait tomber et ça, l’ouragan l’a fait tomber. Puis, ça c’est … ça a cassé nos clôtures, to wa ? Et ça m’a fait jongler à la vie parce que, c’était tout précieux, la vie. To wa ? Et puis, si le hêtre avait tombé [laughs] … comme, un peu plus près de notre maison, de chez nous-autres, on aurait été tué, peut-être. Mais, ça fait, c’est toujours comme ça, avec le vent comme ça qui est un peu violent et trop fort. Et aussi, ça m’a fait jongler au monde qui a moins que nous-autres, parce que, moi, j’ai grandi avec une grande maison, dans une grande maison. J’avais tout ce que j’ai voulu, vraiment. Mais, j’avais des des amis qui avaient pas beaucoup de choses. Et puis, là, moi, j’ai aidé eusse. J’ai aidé eux-autres à couper les arbres qui s’est tombé, qui se sont tombés tout partout, juste pour eux … ils ont voulu, comme,

sortir de leurs maisons [laughs] … mais toutes les rues étaient bloquées. Donc, ça fait, j’ai aidé à couper les arbres [12:33] pour … [bon, et fait] … tous les arbres et les branches et tout ça, pour exiter ou sortir du voisinage. Ou bien, aussi, si vous vous trouvez dans un ouragan, il faut trouver l’encadrement de ta maison. Un encadrement, ça, c’est comme le cadre d’une porte. Tu vois ?

Donc, il faut trouver ça, parce que ça fait … ça, c’est quelque chose tellement, tellement fort, quelque chose de fort. Et ça, ça va vous protéger, comme, pendant un ouragan. C’est l’encadrement d’une porte. Tu … vous comprenez ce que je voulais dire ?

SPANN: [agrees] MAYERS: [laughs] SPANN: [laughs]

MAYERS: It’s like the frame of the, of a okay.


SPANN: Oui. [inaudible] Ouais. Okay. Combien d’ouragans t’as expérimenté ?


MAYERS: [laughs] J’ai pas expérimenté avec les ouragans.


SPANN: Expériencé. Expériencé. [laughs]


MAYERS: Mais, peut-être j’ai expérimenté avec quelques … avec cet ouragan, comme avec les fêtes --

RAYBORN: [laughs] ` MAYERS: … mais -- RAYBORN: Oui.

MAYERS: … j’ai de l'expérience avec des ouragans, bien sûr.


SPANN: [agrees] [laughs]


MAYERS: Donc, comme, Andrew, ça c’est un.


SPANN: [agrees]

MAYERS: Gustave, bien sûr. Isaac, bien sûr. Donc, ça fait trois. Mais, j’avais de l'expérience avec plus que ça. Au moins quatre, parce qu’on doit ajouter les fêtes, au moins cinq. Mais, yé té pas vraiment … yé té pas vraiment forts ou sérieux ou sériés, to wa ? Donc, c’est pas … c’est pas grave. Au moins trois, qui, c’était grave.

RAYBORN: Oui.


MAYERS: Ou, Katrina, oui, mais c’était pas grave ici, comme, le vent et de l’eau, avec le vent et de l’eau. C’était grave ici. Katrina était grave ici, parce que, on a accueilli beaucoup de [15:28] monde qui venait des paroisses au sud d’ici. To wa ? Ouais. Et un tas de monde était là-bas dans le Centre de Pete Maravich. On a accueilli beaucoup de monde là.

RAYBORN: Oui.


MAYERS: Et même, au centre-ville à Bâton Rouge et le … je crois, le maire, il s’appelle, comme … c’est quoi son nom ? Le maire qui était ici, il est africain-américain. Quand même, lui, il était le maire. Quand même, lui, il était le maire pendant ce temps-là. J’ai oublié son nom.

Mais, lui, il était, comme [laughs] … c’est comme, il y avait un catchphrase pour lui, et c’était comme, “A freshness you can believe in.” Mais, j’ai oublié son nom, quand même. [laughs] Oh ! Kip.

SPANN: [laughs]


MAYERS: Le maire, Kip.


SPANN: Okay. Tu peux nous raconter l’histoire dans l’ouragan majeur que t’as vécu ? MAYERS: [laughs] Oui. [laughs] Okay. Donc, je me rappelle pas beaucoup de choses à Andrew et j’avais déjà touché sur ça. Mais, pour Gustave … pour Gustave, j’avais juste commencé mon … l’école à l’Université de la Nouvelle-Orléans, à UNO. Et là, je suis revenu ici. Et puis [laughs] … là, on a rided out the storm un petit [laughs] … on a passé la tempête,

l’ouragan, ici, Gustave. Et mon père, donc, mon pape, il travaille à la compagnie de l’eau de Bâton Rouge, the Baton Rouge Water Company. Et puis, là, il restait là. Comme, chaque ouragan, il était là pour faire sûr que vous aurez de l’eau. [laughs] Mais, quand même, moi … c’était moi et c’était ma mame et puis, ma soeur et son beau, ma cousine Katrina [laughs] … ma cousine Katrina et puis aussi, leurs amis. Et donc, là, mon père … c’était la première fois que mon père est revenu pendant l’ouragan juste pour rester à la maison et ne pas au travail. Et puis, là, il a vu comme six arbres qui s’est tombé. Et puis, là, il était comme, “Oh bon Dieu, putain !

Moi, je suis tellement désolé pour ne pas être ici pour chaque ouragan. Je savais pas que c’était assez dangereux !” Et puis [laughs] … moi, j’étais comme, “Mais, c’est toujours la même chose, Dad. C’est pas grave. On connaît bien que …” [laughs] ... “si un arbre fait tomber, comme, tombe sur nous-autres ou vers [19:42] nous-autres, on doit bouger [laughs] … rapidement, comme vite.” Et … mais, là, moi j’ai vu mon pape après comme, se tracasser. Ça se tracasse beaucoup, parce que, tu vois ? C’était quelque chose il a jamais vu avant, parce que, il était toujours au travail. Et donc, lui, il était dans un bâtiment qui, c’était pas vraiment parmi des arbres. [laughs] Donc, lui, il était sain et sauve et nous-autres était pas vraiment, même si on était dans une grande maison. C’était toujours dangereux. Et là, moi, j’ai vu plus ou moins l’humanité de mon père, que je voyais pas avant. To wa ? Oui, et aussi, j’ai vu que [laughs] … des amis de ma sœur, eusse voulait pas nous aider à ramasser tous les débris et tout ça. C’était, “Oh ! C’est trop de travail,” blah, blah, blah. J’étais comme, “Shut the fuck up.”

SPANN: [laughs]


MAYERS: Mais, il faut faire le travail pour aider le monde ici et pour le reste du voisinage. Donc, ouais [laughs] … yé té un peu comme, pas timides, mais largués, comme … ou, comment

dit ça ? Paresseux et paresseuses, like, they just didn’t wanna do it. It was beneath them. Or they were just too lazy. Ouais.

RAYBORN: Oui.


MAYERS: Mais, moi, après le … après l'électricité était coupée, moi, j’ai voulu rester là pour quelques semaines, mais, UNO m’a appelé, comme après … c’était une semaine après. “Et, il faut que tu reviennes ici pour travailler à l’UNO, à l’université. Toi, tu as un travail, même si tu habites là-bas à Bâton Rouge, tu as un travail ici et il faut que tu travailles.” [laughs] J’étais comme, “Mais, pique-toi. Ça c’est ma famille ici.” Mais, quand même, j’ai quitté la maison et j’ai retourné là-bas pour travailler pour eusse. [laughs]

SPANN: Okay [inaudible]


RAYBORN: That’s it ? SPANN: Okay, well … MAYERS: [laughs]

SPANN: C’est fini, ouais. [laughs]


MAYERS: Vraiment ?


SPANN: C’est fini, ouais.


MAYERS: C’est tout ? T’as rien d’autre ?


SPANN: [23:07] Ouais.


RAYBORN: Unless, I mean … there’s something … [break in tape]


SPANN: Okay. Are you ready ?


RAYBORN: Oui.


SPANN: I can ask. Quoi fait ta famille pendant l’ouragan ?

MAYERS: Pendant l’ouragan, ma famille à moi, on joue des jeux [laughs] … comme des cartes. Comme, ma mère, elle aimait Flinch. Elle aime beaucoup Flinch. Elle est toujours vivante. Je veux pas dire comme, “Oh, elle aimait ça.” Non, elle est toujours vivante, quand même. On jouait Flinch. On jouait des jeux de cartes. On regardait une petite télé, une petite télévision. C’était … le pouvoir venait des batteries, comme les D batteries et tout ça. Et puis, moi, j’ai dessiné pour passer du temps. J’ai dessiné un peu et j’ai lu un peu. Ça fait, il faut passer du temps pendant un ouragan parce que, si tu juste [sighs] … s'assois comme ça, c’est comme [sighs] … ça fait trop longtemps pour espérer pour un ouragan à passer. To wa ? Donc, il faut s’amuser pendant un ouragan. Et donc, les fêtes, dont je parlais avant, ces fêtes, c’était comme une fête avec mes amis où on buvait un tas ou on fumait un peu ou, tu vois, n’importe quelle chose. Mais, pas n’importe quelle chose, pardon. C’était tout naturel [laughs] ... mais quand même. Est-ce que ça suffit pour vous-autres ?

SPANN: [agrees]


MAYERS: Okay.


SPANN: Okay. [break in tape]


MAYERS: Il faut … c’est quoi ça ? Comment on dit ça ?


SPANN: T’avais dû t’amarrer le cœur ? MAYERS: T’avais dû t’amarrer le cœur ? SPANN: Ouais.

MAYERS: Oui. Oui, j’avais dû m’amarrer le cœur … le cœur. [laughs]


SPANN: [laughs]


MAYERS: Oui, il faut. Pourquoi pas ? Parce que, tu vois, si toi, tu sors de la maison juste après l’ouragan … juste après l’ouragan c’est passé, tu vois ? C’est comme, okay, l’ouragan est

passé. C’est passé juste 10 (dix) minutes avant et tu sors. Il faut … t’avais le cœur … t’avais … comment on dit ça ? Amarrer le cœur ? Parce que, peut-être tu vas être tué, tu vas mourir, parce que, un arbre pourrait tomber. Ça pourrait tomber sur toi parce que la terre est toute mouillée. To wa ? Donc, il faut un petit brin, quand même, parce que … n’ayez pas peur de sortir, mais, il faut faites attention. Sois brave. [laughs]

SPANN: [laughs] MAYERS: Oui, c’est ça. SPANN: Okay. All right. RAYBORN: Merci.

SPANN: C’est fini. MAYERS: Pas de quoi. SPANN: Merci beaucoup.


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